Jusqu’au 31 mars, l’UEFA tient un guichet de revente en ligne sur son site. Il s’adresse aussi bien aux supporters qui veulent vendre leurs tickets qu’à ceux qui en cherchent. Comme les tarifs ne peuvent pas être majorés, de bonnes affaires sont possibles même si la demande va largement dépasser l’offre.
Lutte contre le marché noir
Cette plateforme entend redonner une chance à tous les fans qui n’ont rien obtenu lors des deux tirages au sort organisés par l’UEFA. Mais elle vise aussi à couper l’herbe sous les pieds des sites de revente privés. «Personne n’a le droit de proposer des billets en dehors de l’organisateur», a averti l’avocat de l’UEFA, Jean-François Vilotte. Et d’ajouter que tous les sites de revente illicites seront poursuivis par toutes les voies procédurales offertes.
Contrairement à la Suisse, la France protège les organisateurs de manifestations contre le marché noir. Une loi, en vigueur depuis 2012, interdit la revente de billets en dehors des points agréés par le producteur du spectacle. L’UEFA dispose donc d’un cadre légal solide pour s’attaquer aux revendeurs en France. Ce qui n’a pas empêché Jean-François Vilotte de faire savoir que des actions judiciaires allaient être menées dans l’ensemble de l’Europe.
En Suisse, le risque est ailleurs…
Cette menace concernerait-elle les consommateurs suisses qui achètent ou vendent des billets de l’Euro sur le marché noir? «Absolument pas, sourit l’avocat Sébastien Fanti. Il n’y a pas de base légale dans notre pays pour de telles poursuites.» Mais vu la loi française en la matière, il recommande d’éviter toute transaction de ce genre avec un ressortissant de l’Hexagone.
Finalement, le plus gros risque du marché noir, pour un Suisse, c’est de se faire berner en beauté. Entre les billets – qui n’ont d’ailleurs pas encore été distribués – imaginaires et les contrefaçons, les arnaques ne vont assurément pas manquer.
Yves-Noël Grin