Les billets d’entrée pour les festivals de musique les plus populaires se vendent souvent en quelques minutes. Ce succès pousse certains petits malins à en acheter plusieurs pour les revendre beaucoup plus cher par la suite, pratique qui n’est pas illégale en Suisse. Pour lutter contre ce marché gris, le festival du Gurten (Berne) a décidé, cette année, d’employer les grands moyens: les billets vendus sont nominatifs et l’identité des acheteurs sera contrôlée à l’entrée du festival. Point de salut, donc, pour les fans de Muse qui comptaient acheter, sur internet ou à l’entrée, le billet de quelqu’un d’autre.
Billet perdu en cas d’empêchement
Problème évident, ce sont les spectateurs honnêtes qui trinqueront en cas d’empêchement, comme le relève une lectrice de Grandvaux (VD): «Starticket, qui vend les billets, m’a demandé de personnaliser mon ticket avant le 23 avril, c’est à dire près de trois mois avant le concert! Or, si je dois changer mes plans, il me sera impossible de le transmettre à quelqu’un», déplore-t-elle.
Un constat malheureusement exact, comme le précise Starticket sur son site internet: «Après la phase d’enregistrement, les billets ne peuvent être ni restitués ni réenregistrés sous un autre nom». En outre, les billets non utilisés ne sont pas remboursés. Dès lors, le vendeur conseille aux festivaliers de «souscrire une assurance couvrant les empêchements de dernière minute», ce qui n'a rien d'évident: l'assurance frais d'annulation d'Allianz Global Assistance, par exemple, déduit 50 fr. de franchise par billet remboursé, à moins qu'il ne fasse partie du prix forfaitaire d'un voyage organisé. Quant au livret ETI du TCS, il n'entre pas en matière sans voyage associé au ticket.
Selon le porte-parole de Starticket, des exceptions sont néanmoins possibles pour les situations exceptionnelles, par exemple les cas de maladie ou accident qui empêcheraient le détenteur du billet de se rendre à l'événement. S'ils se présentent, il ne faut donc pas hésiter à s'adresser au vendeur pour obtenir le remboursement.
Pas à Paléo ni à Montreux, pour le moment
Si les billets nominatifs ne sont pas une nouveauté – ils ont notamment été utilisés lors de l’Euro 2008 austro-suisse – , le Gurten est le seul grand festival suisse a avoir fait ce choix cette année. Ses organisateurs indiquent que sa reconduction en 2017 dépendra du succès de cette première expérience, notamment au niveau logistique, car l’entrée des festivaliers prendra davantage de temps. De leur côté, ni le Paléo Festival de Nyon ni le Montreux Jazz Festival n’envisagent de faire de même, car ils jugent ce système trop contraignant à la fois pour les organisateurs et les spectateurs.
Vincent Cherpillod