Les mesures de lutte contre le coronavirus décidées par les autorités et, plus particulièrement celles relevant de la distanciation sociale, ont impacté fortement sur les manifestations. Depuis 2020, l’organisation de la plupart des manifestations a été repensée pour assurer leur continuité. Durant la crise sanitaire, des formations ont ainsi été annulées, organisées en format hybride (présentiel et visioconférence) ou proposées intégralement en visioconférence.
Les formations en ligne présentent, pour la plupart, les mêmes caractéristiques: les exposés sont retransmis en direct et les participants sont invités à intervenir dans un deuxième temps. Vu que rien n’est prévu en présentiel, certains coûts fixes tombent, tels que les frais annexes à la location de la salle (rafraîchissements, repas). Les conférences en présentiel impliquent que les documents des participants soient imprimés (exposés, présentations Powerpoint, références littéraires, liste des participants, etc.). Du coup, les frais d’impression sont évités en cas de formation à distance, la documentation étant délivrée en la forme digitale.
Malgré ces réductions de frais, les manifestations sont indexées au même tarif. A l’Université de Zurich, la «14e Journée du droit de la protection des données» en visioconférence coûtait 400 francs. La «12e Journée du droit de la protection des données», pourtant organisée en présentiel et incluant les rafraîchissements, le repas de midi et le matériel imprimé, affichait un prix identique.
Peu d’économies
Andreas Kellerhals, le directeur de l’Institut de droit européen de l’Université de Zurich concède que certains coûts sont supprimés. Il n’en demeure pas moins que la mise en œuvre des formats en ligne impose de nouvelles contraintes d’ordre technique. Des spécialistes externes ont ainsi été mandatés. Ils ont mis à disposition tant leurs compétences que leurs matériels, comme des caméras, de l’éclairage ou des tables de mixage. L’institut a dû, à cette occasion, s’adapter à la diffusion de contenu en direct retransmis depuis plusieurs lieux en Europe». Certains locaux ont même dû être loués hors de l’Université de Zurich. Il en résulte que les coûts de production des webinaires adressés aux professionnels ne sont pas significativement moins élevés que ceux d’une formation sur place. Franz Kummer, président du conseil d’administration de Weblaw AG, indique aussi que les grands organisateurs acquièrent des prestations pour les formations en ligne dans le secteur privé. «Cela occasionne évidemment plus de frais que la réservation de ses propres emplacements.»
Moins de participants
Jusqu’à récemment, les universités étaient quasiment désertes, les cours en présentiel étant annulés (plädoyer 2/2021). Lesdits établissements disposent d’une infrastructure moderne et de techniciens professionnels: dès lors, pourquoi n’avoir pas fait usage de ces possibilités? Kellerhals rétorque que «les techniciens ne sont pas si nombreux à travailler avec un studio de production sur le site d’Irchel. Vu l’utilisation intensive des installations pour un tel événement, nous n’aurions pas pu disposer pleinement de l’infrastructure. Nous étions donc obligés de faire appel à un service externe.»
Karin Vogt, directrice de la Stiftung für juristische Weiterbildung opine: les implications financières pour les webinaires en direct sont bien plus importantes que pour les journées organisées sur site. Vogt relève aussi une autre raison permettant de justifier des tarifs aussi élevés: «De manière générale, les webinaires rencontrent moins de succès que les journées en présentiel.»