Ils sont nombreux, les lecteurs de Bon à Savoir qui s’indignent devant une annonce vantant à tort les qualités d’un produit. «Il s’agit de publicité déloyale», dénoncent-ils. Comment réagir dans un tel cas?
Il existe, en Suisse, des règles bien définies en matière de communication commerciale. Une affiche ne peut ainsi pas promettre de perdre du poids sans modifier son régime alimentaire. Ni vanter un abonnement à un certain tarif, alors qu’il coûte en fait bien davantage. Quant aux compagnies d’aviation, elles doivent indiquer sur les réclames le prix réel du billet, sans omettre les taxes d’aéroport et les autres redevances.
Ces principes sont décrits en détail dans un fascicule disponible sur le site de la Commission suisse pour la Loyauté. Quand une publicité ne respecte pas ces principes, les consommateurs peuvent alerter l’organisme en remplissant le formulaire prévu à cet effet par le Seco. En 2017, 82 plaintes ont été déposées et 55 ont été reçues.
Sanctions très limitées
En juin 2017, la Commission suisse pour la loyauté a ainsi accepté une plainte contre l’Eglise de scientologie à Bâle. Celle-ci avait déposé à deux reprises des dépliants publicitaires dans une boîte aux lettres munie de l’autocollant «Pas de publicité». Et ce, bien que la destinataire ait déjà protesté après le premier envoi.
En novembre dernier, les experts ont sanctionné la photo d’une femme court vêtue, assise sur un tonneau pour promouvoir une entreprise active dans l’économie forestière. Cette publicité était sexiste, car il n’y avait aucun rapport entre la figurante et le produit vanté.
Dans les deux cas, la Commission suisse pour la loyauté a tancé les annonceurs en leur recommandant de ne pas recommencer. Mais gare aux faux espoirs: la publicité est, en effet, régie par le principe d’autorégulation. Ainsi, même quand une plainte déposée par un consommateur est acceptée, la sanction se limite, la plupart du temps, à exiger le retrait de l’affiche incriminée.
Les baratineurs ont de beaux jours devant eux.
Claire Houriet Rime