Une sensation de brûlure, des picotements ou une sensibilité cutanée soudainement accrue. Ces premiers signes d’inconfort sont symptomatiques d’un zona. Quelques jours plus tard, les soupçons deviennent certitudes avec une réaction cutanée peu ragoûtante. Des plaques rouges laissent peu à peu la place à de petites vésicules remplies de liquide. Cette éruption ne dure généralement que trois à quatre semaines, mais les douleurs qui l’accompagnent peuvent être bien plus longues.
Comme c’est le cas avec l’immense majorité des maladies, une détection rapide joue un rôle primordial. «Plus on intervient tôt, plus on peut limiter aussi bien l’éruption cutanée que les douleurs futures. Il est donc important de connaître et de prendre au sérieux les premiers symptômes tels que la sensation de brûlure», précise Olivier Gaide, responsable de l’unité d’onco-dermatologie au CHUV.
Le risque se renforce avec l’âge
Si le zona peut se déclarer à tout âge, le risque évolue avec les années. «C’est une progression lente, ajoute le spécialiste. On sait que plus les personnes sont âgées, plus les barrières immunitaires que nous avons acquises contre le virus de la varicelle diminuent. Mais bien que les plus de 50 ans soient plus touchés, cela ne signifie pas pour autant que les plus jeunes sont à l’abri.»
Hormis l’âge, qui constitue le plus grand facteur de risque, l’immunosuppression est elle aussi dans le viseur. On pense aux patients dont le système immunitaire a été lourdement affecté par une maladie telle que le VIH ou par une greffe d’organe. Et si certains évoquent le stress comme possible déclencheur, Olivier Gaide note que le lien de cause à effet n’a pas été scientifiquement établi.
La varicelle avant tout
Le seul prérequis, pour être affecté par un zona, c’est d’avoir préalablement fait la varicelle. Car c’est bien ce virus, resté inactif dans des ganglions nerveux pendant des années, qui se réactive. Autrement dit, celles et ceux qui n’ont pas contracté précédemment la varicelle ne peuvent attraper… que la varicelle! Ou presque: «Comme le vaccin contre la varicelle est dit «vivant», il peut arriver que des personnes vaccinées soient atteintes d’un zona. Mais ce sont des cas plutôt rares», relève le spécialiste.
Un vaccin contre le zona existe également. Depuis le début de l’année, l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) le recommande aux personnes âgées de 65 à 79 ans (lire encadré). Car si l’âge est un facteur de risque, il favorise également la survenue de complications avec, notamment des douleurs particulièrement vives. Or, plus elles sont aiguës, plus elles peuvent devenir chroniques au point de perdurer plusieurs années. Parmi les autres complications possibles, l’atteinte de la cornée et celle des nerfs auditifs sont les plus fréquentes.
Peu de traitements
Le zona n’est hélas pas une maladie qui se résorbe instantanément avec un médicament spécifique. Un antiviral, pris très tôt après les premiers symptômes, permet au mieux d’atténuer certains effets. Il reste donc les antidouleurs classiques (paracéatmol, etc.) ou des préparations à base de codéine et/ou morphine pour atténuer les souffrances.
Yves-Noël Grin
Un vaccin pas optimal
Il n’est ni efficace, ni durable. C’est la conclusion à laquelle est arrivée la Commission fédérale de vaccination en Allemagne après s’être penchée sur le Zostavax. Une étude réalisée par Merck aux États-Unis ne dit pas autre chose: elle a montré que ce vaccin ne réduisait que de moitié le risque de contracter un zona après avoir observé 1000 personnes. Pour ne rien arranger, le Zostavax n’est pas très durable puisque son efficacité chute sensiblement après sept, voire dix ans. L’Office fédéral de la santé publique le recommande pourtant aux personnes âgées de 65 à 79 ans depuis décembre 2017. Position qu’Olivier Gaide appuie, même s’il reste nuancé: «C’est vrai que ce vaccin n’est pas la panacée. Mais il réduit malgré tout le risque et il a l’avantage de ne pas avoir d’effets secondaires importants.» Son prix? Quelque 160 fr. qui ne sont pas pris en charge par l’assurance maladie.