Sam (nom connu de la rédaction) est enseignant à Zurich. Il doit porter un masque en classe et dans l’enceinte de son école. Ce sont des journées de plus de huit heures sous la protection chirurgicale, avec pour seul répit le casse-croûte de midi. Il a développé des rougeurs sur une pommette. Pour lui, le diagnostic est clair: il s’agit d’une réaction au masque.
Et il n’est pas le seul dans ce cas. Philipp Spring, dermatologue à Épalinges (VD), dit voir un à deux patients par jour au sujet de problèmes causés par le masque. Le phénomène porte même un nom: le «mascné».
Ce qui se passe:
Le masque crée un milieu chaud et humide, qui altère le pH et favorise la prolifération des levures habituellement présentes sur notre visage, explique Philipp Spring. Parfois apparaissent alors des petits boutons et des plaques rouges qui peuvent démanger et que le frottement empire.
Ce climat tropical sous le masque peut aussi aggraver l’acné, la rosacée et la dermatite séborrhéique, constate Claudia Ricci Bovier, dermatologue à Lutry (VD).
En revanche, les allergies à proprement parler, à savoir les réactions aux composants du masque, que cela soit le plastique, le tissu ou les additifs, sont très rares.
Ce que l’on peut faire:
Pour les dermatologues, il est difficile de donner des conseils sans diagnostic, tant le traitement se fait au cas par cas. Les règles de base de port du masque s’appliquent, à savoir changer son masque chirurgical toutes les quatre heures. Un masque en tissu peut être porté une journée, mais doit être lavé en machine ensuite, précise
M. Spring. Ce dernier note en outre que les masques en coton sont les mieux tolérés par les peaux sensibles. Claudia Ricci Bovier recommande de ne pas appliquer de crèmes grasses sur les parties du visage couvertes par la protection.
Sandra Porchet