La nouvelle structure tarifaire entrée en vigueur le 1er janvier 2018 et sa fameuse limite de consultation fixée à vingt minutes par patient fait beaucoup parler d'elle. Une raison supplémentaire qui doit inciter les patients à préparer davantage encore leur consultation. Un patient informé permettra au praticien de corriger, de préciser ou de confirmer ses connaissances. Et surtout lui permettra de mieux cibler ses questions et, le cas échéant, de faire les bons choix sur son propre traitement.
Une consultation, un moment actif
Une consultation n’est pas – n’est plus… – un moment passé en salle d’attente à lire de vieux magazines suivi d’une rencontre passive avec un professionnel de la santé. Surtout lorsque la consultation ne relève pas d’un cas bénin mais d’un problème médical plus complexe, comme une maladie chronique ou autres. Dans de telles situations, le patient a tout à gagner à être plus actif, avant et pendant la séance.
Avant la consultation
La première étape consiste à lister les sujets à aborder avec le médecin. Un bon moyen de le faire est de penser aux réponses que vous souhaitez avoir obtenues en fin de consultation. N’hésitez pas à noter ces points sur un bout de papier ou en note sur votre téléphone portable.
La deuxième étape est celle de la recherche d’informations. Vous pouvez, si nécessaire, faire des recherches, sur internet par exemple. Même si cela ne plaît pas à tous les professionnels de la santé, c’est votre droit. Attention cependant à utiliser des sites de qualité où vous trouverez des informations médicales fiables et vulgarisées (lire encadré).
Pendant la consultation
N’hésitez en aucun cas à sortir votre liste de questions et les sujets que vous souhaitez aborder. Vous pourrez également noter les réponses que vous recevrez et les références (lectures, sites internet, études, etc.) qui pourraient vous être communiquées. Même si on a l’impression de retenir l’ensemble des informations, ce n’est pas toujours le cas.
En cas de doute, n’hésitez pas à demander des précisions et osez dire au médecin ce qui pourrait ne pas lui plaire, par exemple un examen que vous ne souhaiteriez pas faire, un traitement que vous ne voudriez pas prendre, les effets secondaires du dernier médicament prescrit, etc.
Les droits mais aussi les devoirs du patient…
Lors d’un contact avec un professionnel de la santé, le patient a des droits mais aussi des devoirs. Vous avez le droit d’être entendu et le droit d’obtenir les réponses à vos questions. Même si un échange avec un médecin peut être intimidant, n’oubliez jamais qu’il s’agit de votre santé, de votre consultation. En échange, vous avez le devoir de répondre le plus précisément possible aux questions, puisque de la qualité de vos réponses dépendra la qualité de votre prise en charge.
Jean Gabriel Jeannot*
*Médecin, spécialiste en médecine interne générale.
Lire le bonus web: Information médicales de qualité sur internet
Conseils pratiques
Informations médicales de qualité sur internet
Plusieurs études montrent que les patients qui ont accès à une information pertinente concernant leur santé sont plus à même de participer aux décisions médicales, de prendre leur santé en main et donc de l’améliorer. Ils sont aussi plus satisfaits de leur prise en charge. On observe chez ces patients «informés» des changements importants de comportement, ce qui les amène à jouer un rôle plus actif dans le processus de soins. A condition, toutefois, de tenir compte des quelques points ci-dessous.
⇨ Visitez plusieurs sites et comparez bien leurs résultats.
⇨ Privilégiez les portails médicaux en première instance. Ils sont nombreux, dont celui de Planète Santé1 en Suisse romande.
⇨ Si vous recherchez des informations sur une maladie en particulier, l’idéal est de trouver un site qui lui soit spécifiquement consacré. En cas d’arthrose, le site de la ligue suisse contre le rhumatisme, en cas de diabète celui de l’Association suisse du diabète, etc.1
⇨ Si vous ne connaissez pas encore un site de qualité sur votre maladie, introduisez dans votre moteur de recherche favori (Google ou autre) le nom de la maladie suivi du mot «suisse». Cette astuce patriotique permet de trouver des références et des adresses valables dans votre région.
⇨ Cette astuce peut d’ailleurs s’étendre à toute la francophonie, l’ajout en plus du nom de votre maladie du mot «France» ou «Québec» ou «Canada» permettra de trouver des sites de qualité hors de nos frontières.
⇨ Le choix du ou des mots-clés est particulièrement important pour que les résultats correspondent vraiment à vos besoins. Ainsi, vous n’obtiendrez pas les mêmes résultats avec «impuissance» et «dysfonction érectile».
⇨ Et, enfin, la méfiance reste de rigueur. Demandez-vous toujours qui édite le site (médecin, patient, laboratoire, assurance, journaliste, etc.), si les auteurs sont indépendants et de quand date la publication.