Une bronchite sévère est en général d’origine virale. Il arrive cependant aussi qu’elle soit due à des bactéries qui attaquent les bronches. On se voit alors prescrire des antibiotiques. Le problème, c’est que ce traitement risque, à la longue, de ne plus fonctionner. Pour le contourner, certains privilégient une alternative plus douce: l’huile de moutarde. Une substance d’origine végétale qui se trouve principalement dans la racine de raifort et la capucine, mais aussi dans le brocoli, le colza ou encore les graines de moutarde.
L’Angocin® a récemment été autorisé en Suisse. Produit par Zeller, ce médicament phytothérapeutique se compose de poudre de capucine et de poudre de racine de raifort. Il agit contre les bactéries, les virus et possède également un effet anti-inflammatoire. Il peut donc être utilisé en cas d’infections du système respiratoire, telles que bronchite ou sinusite, mais aussi en cas d’infections urinaires. Un paquet de 50 comprimés coûte 14.55 fr. Disponible sans ordonnance en pharmacie et en droguerie, il n’est pas pris en charge par les caisses maladie.
Sur le marché, on trouve également le Tropaeolum de Phytopharma ainsi que les capsules Infektoforte de Chrüterhüsli. Ces deux traitements sont toutefois moins dosés.
Généraliste et médecin-conseil pour Ma Santé, Stephanie Wolff a eu l’occasion de prescrire de l’Angocin®. Elle confirme son efficacité, en particulier lorsqu’il est pris au début de l’infection. Plusieurs études l’ont également démontré. L’une d’elles, menée auprès de 900 patients par une équipe de chercheurs de l’Université de Hanovre (D), a conclu que l’Angocin® était non seulement aussi efficace qu’un antibiotique, mais également mieux supporté. Une autre, publiée dans la revue spécialisée Arzneimittelforschung, a relevé que la prise simultanée de capucine et de raifort pouvait agir contre 13 types de bactéries différentes.
Gare aux interactions
La prise d’Angocin® s’accompagne tout de même de quelques précautions. La médecin généraliste Martina Frei met notamment en garde les personnes qui prennent des anticoagulants, tel que le Marcoumar ou le Sintrom. Elle rappelle que «la capucine contient de la vitamine K1, ce qui peut potentiellement diminuer l’efficacité de certains médicaments anticoagulants». La doctoresse recommande à chacun de discuter avec son médecin traitant et d’éviter toute automédication. L’Angocin® pourrait en outre irriter l’estomac et déclencher des allergies. Deux effets indésirables qui peuvent être évités.
L’huile de moutarde ne se trouve en effet pas seulement sous forme de comprimés. Expert en plantes médicinales, Martin Koradi conseille à ceux qui n’ont pas de problème avec les aliments épicés de «simplement râper du raifort frais». La posologie: prendre 20 gr. en cinq portions réparties sur la journée. La racine râpée se mélange idéalement avec du fromage blanc, une compote de pommes ou encore une purée de carottes.
Interpellé par nos soins, Zeller recommande de prendre ses comprimés au moment des repas, afin de réduire les effets indésirables sur l’estomac. La société confirme que la prise d’Angocin® peut réduire l’effet de certains anticoagulants. Elle précise toutefois que les quantités de vitamine K1 sont faibles et s’apparentent à celles que contiendrait du brocoli ou du chou.
Katharina Baumann / sh