Ecole à distance, travail à distance, achats à distance… Les semaines de confinement que nous venons de traverser nous ont forcé à adopter à la hâte beaucoup de nouveaux comportements. Cette adaptation n’a pas épargné le milieu médical: la télémédecine a connu en quelques semaines un nouvel essor, imposé par la nécessité de limiter les rendez-vous «présentiels» en particulier dans les cabinets médicaux.
Au-delà des plateformes de téléconsultation, qui permettent de décharger les services d’urgence et accessoirement de réduire ses primes d’assurance maladie, la plupart des patients comme des médecins ont dû apprivoiser tant bien que mal ces nouvelles formes de communication, jusque-là encore bien limitées dans le cadre des soins.
La consultation à distance ne date pourtant pas d’hier, mais il a fallu que le destin nous force un peu la main pour en découvrir les avantages, tout comme les limites.
Si une part croissante de praticiens utilisent le téléphone, le mail, les SMS ou WhatsApp, depuis parfois plusieurs années, il n’en va pas de même pour la vidéoconsultation.
Loin de faire l’unanimité, elle permet aux uns une «proximité» inattendue et parfois une plus grande disponibilité, tandis que pour d’autres, elle réduit considérablement la possibilité de décoder l’état émotionnel des patients, impactant leur traitement et leur sécurité.
Quel bilan dresser après ces semaines de confinement? Quels changements cette pandémie apportera-t-elle à terme et qui en tirera bénéfice? Comment les soignants envisagent-ils d’intégrer ces nouvelles formes de communication à leurs pratiques? Ma Santé a donné la parole à deux médecins (lire: "Allô docteur, c’est grave?"), pour comprendre dans quelle mesure la consultation à distance pouvait s’intégrer au système de santé actuel, et si à l’avenir notre médecin s’appellerait Dr Smartphone.
Pierre-Yves Muller
Rédacteur en chef