Repas tout prêts, céréales soufflées pour le petit-déjeuner, produits de boulangerie, charcuteries et boissons sucrées: les ménages suisses en sont friands. Trop, même. Un quart des aliments consommés dans le pays s’avère fortement transformé, démontre une étude récente de l’université de Zurich menée auprès de 2000 personnes.
Nourriture vegan: même combat
Tous ces produits sortant d’usines présentent un risque. Leur degré de transformation est «au moins aussi important» pour la santé que leur teneur en nutriments, déclare David Fäh. Ce spécialiste en nutrition et diététique à la Haute Ecole spécialisée de Berne mène des recherches sur les aliments transformés depuis plusieurs années.
Il note que les produits industriels à base végétale peuvent également s’avérer problématiques. Les mentions «sans viande» ou «plant-based» (à base de plantes) ne sont donc pas un gage de qualité nutritionnelle, bien que la restauration rapide et les fabricants de snacks essaient d’en faire un argument de vente.
Sodas et produits carnés incriminés
Depuis longtemps, la communauté scientifique alerte sur les dangers de l’alimentation transformée. Et de nouvelles études le confirment: les personnes qui mangent souvent de tels produits sont davantage susceptibles de tomber malades.
- Les personnes qui choisissent souvent des aliments fortement transformés ont un risque accru de développer des maladies comme le cancer, les troubles cardiaques et le diabète. Les boissons sucrées artificiellement et les produits carnés sont les plus nocifs. C’est ce que révèle une nouvelle étude de l’université de Vienne portant sur plus de 260 000 participants de sept pays européens.
- La consommation de produits fortement transformés augmente le risque de développer un foie gras, de l’obésité et du diabète. Les produits transformés contiennent beaucoup de calories ainsi que du sucre, du sel, des graisses saturées malsaines et des substances chimiques nocives. De plus, ils auraient une influence négative sur la composition des bactéries intestinales, selon une étude portant sur 53 000 personnes.
- Les aliments fortement transformés favorisent pas moins de 32 maladies. Il s’agit notamment de maladies digestives, de cancers, d’asthme, de troubles du sommeil, de dépression et d’obésité. C’est le résultat d’une nouvelle étude, publiée dans la revue spécialisée British Medical Journal et portant sur 9,9 millions de participants.
Appel aux autorités
David Fäh en appelle aux autorités, afin qu’elles agissent et protègent les consommateurs contre de tels produits. Il suggère, par exemple, un avertissement affiché sur les emballages ou un taux de TVA plus élevé pour les produits ultra-transformés.
Un porte-parole de Coop a écrit à notre rédaction qu’il n’est pas prouvé que les aliments industriels provoquent des maladies comme le cancer et le diabète. L’Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires (OSAV) affirme qu’il ne prévoit pas de règles supplémentaires pour les aliments fortement transformés.
Notre conseil: Privilégier les produits dont la liste des ingrédients est la plus courte et la plus compréhensible possible. On peut ainsi se protéger des additifs chimiques nocifs.
Andreas Gossweiler / ld
Favoriser une alimentation saine
- Cuisiner ses repas avec des ingrédients frais.
- Manger beaucoup de légumes et de fruits. Remplir la moitié de son assiette de légumes ou de salade.
- Choisir des produits à base de céréales complètes. Elles contiennent beaucoup de fibres alimentaires et de minéraux.
- Boire au moins un litre par jour (eau et thé).