Une belle journée à la neige avec son filleul. C’est ce qu’aurait dû être ce jour de janvier 2011 pour Béatrice Beer. «Au sommet de la piste de luge, la neige était bonne. Malheureusement, sur la fin du parcours, le chemin était verglacé.» En arrivant sur la glace, elle tente de freiner, mais sans succès. Une planche en bord de piste stoppe brutalement sa course. Son pied gauche se plie au-dessus de la cheville, un os se brise, l’autre se casse «seulement». Résultat des courses: deux semaines d’hôpital durant lesquelles trois opérations ont été nécessaires.
Un cas qui n'est de loin pas unique. Selon une estimation du bpa (Bureau de prévention des accidents), environ 7300 lugeurs - enfants, étudiants et aînés confondus - se blessent chaque année. Rien que parmi les personnes professionnellement actives, la SUVA enregistre 2800 cas par an. Christophe Sommer, médecin-chef de la chirurgie traumatologique de l’hôpital cantonal des Grisons est aux premières loges pour juger de la situation: «De nombreuses personnes sous-estiment les dangers de la luge, particulièrement lorsque les conditions ne sont pas idéales.» Car le risque est évidemment plus élevé sur des pistes verglacées ou défoncées, sans parler des descentes de nuit.
Les blessures classiques sont les fractures du tibia et de la cheville. «Mais il nous arrive aussi de soigner des côtes ou des vertèbres lombaires fracturées», commente le chirurgien. Prendre une bosse de 50 cm peut effectivement se terminer par une fracture de la colonne, vu que c’est elle qui amortit le choc de l’atterrissage. Et les blessures à la tête sont également sous-estimées: «Tous les lugeurs devraient porter un casque», estime Christophe Sommer.
Enfin, il est recommandé de s'équiper de chaussures hautes, stables, avec une semelle dure et un bon profil.
Le choix de la luge
Les luges de type Davos et les bobs en plastique sont difficiles à manœuvrer sur des surfaces glacées. Les luges de type Rodel, plus chères, ont une meilleure tenue sur la piste, grâce à l’inclinaison latérale de leurs patins, incurvés sur la longueur - et pas plats comme sur les luges classiques. On les dirige d’ailleurs non pas avec les pieds, mais avec tout son corps. Leur structure, plus souple, amortit également mieux les irrégularités de la piste et laisse aux deux patins suffisamment d’indépendance pour mieux coller à la piste et épouser les virages.
Un dernier conseil avant de vous mettre en piste: adaptez toujours la vitesse à la situation, pour pouvoir réagir à temps en cas d’imprévu. Quand on aperçoit la glace, il est souvent trop tard pour l’éviter.
Andreas Gossweiler / chp
Pratique
Où s’informer
Le site du Bureau de prévention des accidents indique les règles à suivre pour luger en toute sécurité: www.bfu.ch/fr ⇨ Conseils ⇨ Prévention des accidents ⇨ Sport et activité physique ⇨ Luge.