Le mythe du «bon petit verre»
ALCOOL On a pu croire, par le passé, que le vin rouge était bon pour le cœur. Aujourd’hui, les experts s’accordent à dire qu’il n’a aucun effet bénéfique sur la santé.
Sommaire
Ma Santé 03-2024
22.05.2024
Geneviève Comby
Deux verres de vin par jour pour les hommes, un verre pour les femmes: c’est la limite supérieure fixée par l’Office fédéral de la santé publique dans un document relatif à la consommation d’alcool datant de 2018. Pendant longtemps, on a cru qu’une consommation parcimonieuse ne faisait peser aucun risque sur la santé. Voire... qu’elle pourrait même s’avérer bénéfique.
Auc...
Deux verres de vin par jour pour les hommes, un verre pour les femmes: c’est la limite supérieure fixée par l’Office fédéral de la santé publique dans un document relatif à la consommation d’alcool datant de 2018. Pendant longtemps, on a cru qu’une consommation parcimonieuse ne faisait peser aucun risque sur la santé. Voire... qu’elle pourrait même s’avérer bénéfique.
Aucune dose n’est bénéfique
Les experts estiment aujourd’hui que boire de l’alcool ne présente aucun avantage pour la santé, quelle que soit la dose. En petites quantités, il augmente déjà la tension artérielle et, en grandes quantités, il endommage le cœur. «L’alcool est un poison pour les nerfs et les cellules, indépendamment de la quantité consommée», selon Marc Marthaler, du centre Infodrog à Berne.
Une question de revenus?
L’idée qu’un verre de rouge par jour pouvait être bon pour le cœur ne vient pas de nulle part. Des études ont bel et bien montré qu’en petite quantité, l’alcool réduisait les risques cardiovasculaires et le diabète. Mais ces recherches sont critiquées pour leurs lacunes. Parmi les participants présentés comme abstinents, certains avaient été de gros consommateurs d’alcool. Or, les chercheurs n’en auraient pas tenu compte et auraient surestimé les avantages de la consommation d’alcool pour la santé, confirme Jürgen Rehm, alcoologue, membre d’un comité consultatif de l’Organisation mondiale de la Santé.
Marc Marthaler fait aussi remarquer que les buveurs de vin ont souvent un revenu comparativement plus élevé. S’ils souffrent moins de maladies cardiaques, cela pourrait être dû au fait qu’ils se nourrissent plus sainement.
Andreas Gossweiler / gc