Parmi la kyrielle de régimes, il en est un qui sort du lot. Connu sous le nom de jeûne intermittent, il consiste à alterner, de manière régulière, des périodes où l’on mange avec d’autres où l’on ne mange pas. Il peut se pratiquer de différentes façons. La plus connue est la méthode «16:8». L’idée est de se priver de nourriture, chaque jour, pendant 16 heures d’affilée. Autrement dit, de se nourrir sur une période de huit heures, tout en mangeant trois fois au maximum. Dans la pratique cela revient à sauter le petit-déjeuner ou le souper. Plutôt douce, cette variante est relativement facile à appliquer au quotidien. Mais elle ne convient pas à tout le monde.
Certains préféreront manger cinq jours à leur faim, puis réduire le nombre de calories de 25% pendant deux jours (régime «5:2»). D’autres jeûneront un jour entier par semaine. Quant aux plus motivés, ils jeûneront un jour sur deux. Drastique, cette dernière variante serait aussi la plus efficace. Elle requiert en tout cas une forte volonté et une grande capacité d’endurance.
Un corps sain et stable
Quelle que soit l’option choisie, les bienfaits sont les mêmes. Le premier, une perte de graisse. Lorsqu’il est privé d’aliments, le corps va d’abord puiser de l’énergie dans le foie et les muscles. Ce n’est qu’au bout d’une douzaine d’heures, lorsque ces stocks sont vides, qu’il va pomper dans les réserves de graisse. Plus la pause est longue, plus la quantité de graisses brûlée sera importante. A l’inverse, un corps nourri trop régulièrement n’aura jamais besoin d’aller puiser dans ses réserves, puisque ses muscles et son foie sont constamment alimentés. Voilà d’ailleurs pourquoi le grignotage entre les repas est si souvent déconseillé.
Deuxième avantage, le maintien du poids. C’est souvent le plus difficile dans un régime: réussir à stabiliser son poids, une fois les kilos superflus perdus. Or, ce défi, le jeûne intermittent permet de le relever. Forcément, puisqu’il s’agit davantage d’un nouveau rythme alimentaire que d’un régime à proprement parler.
Cette meilleure gestion du poids, accompagnée d’une perte de graisse, entraîne un dernier avantage: la capacité de prévenir certaines maladies, telles que le diabète. C’est une recherche menée sur des souris qui l’a démontré. Ces dernières ont été partagées en deux catégories: les premières, nourries tous les jours, les autres, un jour sur deux. Les apports énergétiques étaient les mêmes pour les deux groupes. Au bout de quatre mois, le poids ainsi que le taux de glycémie des souris soumises au jeûne intermittent étaient inférieurs à celui des autres.
Un pas après l’autre
Reste que se lancer dans un tel régime n’est pas anodin. Il est préférable de s’y mettre lentement. D’autant plus si l’on fait partie de ceux qui mangent régulièrement entre les repas. Selon le médecin généraliste Thomas Walser, l’idéal serait «d’y aller par étape: d’abord, renoncer aux collations, tout en gardant trois repas par jour. Puis, dans un deuxième temps, sauter le petit-déjeuner ou le souper. Le plus important, c’est que chacun suive ce qui lui convient le mieux.»
Luzia Mattmann/sh
Maintenir son poids
⇨ Eviter de grignoter entre les repas
⇨ En cas de fringale, opter pour un légume ou un fruit
⇨ Renoncer de temps à autre au souper ou au petit-déjeuner
⇨ En cas de faim, boire d’abord un verre d’eau
⇨ Manger beaucoup de légumes, de céréales complètes, de poisson et de noix