L’idée a de quoi séduire: sur simple pression, une impulsion lumineuse fait disparaître les poils de trop. L’utilisation à domicile d’appareils dits «IPL» est à la mode, surtout chez les femmes. Les fabricants promettent une peau lisse, les poils disparaissant de manière douce, sûre et efficace. La signification de l’acronyme devrait pourtant déjà inciter à la prudence «Intense pulsed light» se traduit, en effet, par «lumière pulsée intense».
Les dangers de cette technologie ne doivent pas être sous-estimés. L’exemple de Jeannette Gallmann, une lectrice qui souhaitait épiler ses jambes avec l’appareil Philips Lumea Advanced, le démontre: peu après l’utilisation, elle a commencé à ressentir des démangeaisons là où le traitement avait été fait. Puis, des rectangles noirs sont apparus sur sa peau, exactement de la forme de la fenêtre de l’appareil d’où sortent les impulsions lumineuses. Finalement, ces mêmes rectangles se sont remplis de petites cloques.
Son médecin n’a pu que constater et confirmer que ces surfaces avaient été brûlées. Une pommade à la cortisone lui a été prescrite et le praticien lui a déconseillé de continuer à utiliser l’appareil. D’autres professionnels en appellent également à la plus grande prudence, car ils sont régulièrement confrontés à des cas de brûlures sur des patients utilisant cette technologie. Ce sont des appareils qui, de leur avis, devraient être mis uniquement dans les mains du personnel formé à leur usage. Pour leur part, les fabricants semblent minimiser les risques réels.
Du côté de l’Office fédéral de la santé publique, on confirme que la technologie IPL peut endommager la peau et avoir des conséquencaes sur le long terme. Son porte-parole, Daniel Dauwalder, explique que «la lumière détruit non seulement les racines des poils, mais aussi les cellules à leur base». Etonnamment, aucune étude n’a pour l’instant été réalisée.
Pour Jeannette Gallmann, l’histoire n’est malheureusement pas terminée. Ses brûlures se sont certes remises, mais les cicatrices sont encore visibles. Et selon son médecin, ce problème esthétique pourrait perdurer quelques années encore.
Elle a, dès lors, informé la société Philips de sa mésaventure et lui a renvoyé l’appareil, rapport médical et photos à l’appui. Peu avant de mettre sous presse, Philips a informé notre lectrice que l’appareil avait été testé par leur soin et qu’aucun «dysfonctionnement lié à la sécurité» n’avait été constaté. Selon le fabricant, les brûlures seraient donc dues à une mauvaise utilisation.
Ursula Ammann / chp