Gadot, tintébin, cadre de marche… Quel que soit son nom, le déambulateur a une mission: soutenir les personnes qui ont des difficultés à marcher. Il est particulièrement recommandé pour celles et ceux qui ne se sentent plus sûrs de bouger, par exemple après une opération des hanches. «Il assure une plus grande stabilité qu’une canne ou des béquilles», précise Stephanie Bridenbaugh, médecin et directrice mobilité au sein du Centre Universitaire de gériatrie de l’Hôpital Felix-Platter, à Bâle.
Les tintébins doivent pouvoir se manœuvrer partout, à l’extérieur autant qu’à l’intérieur. Il est par ailleurs important qu’ils freinent et se replient facilement. Enfin, ils doivent être suffisamment stables pour ne pas basculer au moindre déséquilibre. Tous les modèles sont-ils fiables? C’est ce que nous avons voulu savoir et en avons confié huit à un laboratoire spécialisé (lire encadré «Les critères du test»).
A chacun ses avantages
Grand gagnant de ce test, le déambulateur Active Walker d’Access. Il est extrêmement stable, doté de très bons freins, il est facile d’utilisation et s’agrippe bien. Malgré un poids relativement élevé (9 kg), il coulisse de manière exceptionnelle sur tous les supports.
Le modèle Eva, de Birkenrot, a lui aussi obtenu l’appréciation «très bien». Il s’est distingué pour la facilité de manœuvre, notamment sur le gravier. Seul bémol: son prix (455 fr.), c’est d’ailleurs le plus cher de notre sélection. Le déambulateur Vigeo, de Rehashop, démontre que le prix n’est pas garant de qualité puisque pour seulement 99 fr., il décroche une bonne appréciation. Deux reproches toutefois: ses poignées se règlent difficilement et ne tiennent pas bien en mains, et certains de ses bords sont tranchants.
L’appareil Fakto, de Tomtar, est le seul à ne pas remplir les exigences de sécurité. Il se déséquilibre déjà sur une inclinaison de 3 degrés, augmentant ainsi le risque de chute. Interpellé, son producteur, Dietz, s’est montré surpris: «Nous veillons pourtant minutieusement à ce que nos appareils soient aussi stables et fiables que possible.»
Entraîner son équilibre et ses muscles
Quel que soit le modèle choisi, il importe surtout de le régler correctement. Une utilisation erronée accroît les risques de chute – par exemple, lorsque l’appui se trouve trop en arrière. Il est en outre indispensable d’utiliser le déambulateur en position verticale. Une position trop courbée aura un impact sur le dos.
Idéalement, les utilisateurs devraient sortir le moins possible leur déambulateur et uniquement pour de longs trajets. «Il est primordial qu’ils marchent de courtes distances sans soutien, indique Stephanie Bridenbaugh, sinon ils risquent de devenir dépendants.» Elle recommande, par ailleurs, d’entraîner quotidiennement son sens de l’équilibre et ses muscles (lire encadré «Conseils pratiques»).
Jonas Arnold / Sou’al Hemma
Conseils pratiquesÂ
Comment choisir son appareil et exercer son équilibre
Laissez-vous conseiller lors de l’achat de votre appareil. Renseignez-vous également auprès de votre physio- ou ergothérapeute et veillez à ce que votre appareil soit bien réglé:
⇨ hauteur des poignées: les poignées doivent se trouver à la même hauteur et être à la hauteur des poignets lorsque les bras sont allongés
⇨ hauteur d’assise: les plantes des pieds doivent toucher le sol lorsque les genoux sont pliés à angle droit
Il faut savoir que l’assurance de base ne rembourse rien en matière de déambulateur. Certaines assurances complémentaires peuvent participer, à condition d’avoir une prescription médicale. L’assurance invalidité (AI) propose des déambulateurs aux patients AI ou prend alors les frais en charge.
Le Bureau de prévention des accidents propose des exercices d’équilibre simples et efficaces pour les personnes à mobilité réduite. A consulter ici: www.equilibre-en-marche.ch/commencer
En détail
Les critères du test
Nous avons confié à l’Institut de recherche allemand Ipi huit déambulateurs. Leurs experts les ont examinés selon les critères suivants.
1. Test pratique
Les candidats, âgés de 74 à 89 ans, ont conduit les appareils sur des tapis, du gravier et du béton. Ils les ont montés sur les trottoirs. Ils ont également évalué la fonctionnalité et réactivité des freins. Enfin, ils ont jugé la facilité de manipulation et de rangement des déambulateurs, notamment la manière dont ils se replient.
2. Sécurité
Les experts ont testé la capacité d’inclinaison des appareils. Pour cela, ils les ont chargés puis déséquilibrés. L’idée était de déterminer l’angle d’inclinaison critique pour chacun. Ils ont également mesuré la distance de freinage nécessaire, ainsi que la facilité de manipulation des freins.
3. Montage
Les candidats et l’équipe du laboratoire ont examiné la facilité d’assemblage des appareils.
4. Finition
Les experts ont examiné les angles et finitions de chaque appareil, de même que leur capacité de charge.