La cortisone est prescrite pour des maux du quotidien: rhumatismes, crises de goutte, eczéma, psoriasis, inflammations diverses et variées. Elle est indispensable dans le traitement de pathologies et cas graves, comme certaines formes de cancer ou lors d’une transplantation. Si elle soulage efficacement une centaine de maladies, elle comporte aussi des effets secondaires. A quoi prendre garde?
La cortisone et ses dérivés peuvent être prescrits sous différentes formes: en comprimés, à inhaler, en pommade, en gouttes, en injection. Elle a une action anti-inflammatoire puissante. Un premier effet secondaire potentiellement négatif auquel s’attendre est la diminution des défenses du système immunitaire, si la cortisone est administrée de manière prolongée. Il existe d’autres effets secondaires, qui peuvent être atténués (voir tableau).
Pas d’automédication
Il vous reste chez vous une crème contre l’eczéma, prescrite il y a six mois? Ne la réutilisez pas en automédication dès qu’une crise se déclare. Pour les pathologies dermatologiques, il existe des crèmes à la cortisone de force variable: cela risque de ne pas – ou plus – être adapté à votre affection. Surtout pour une utilisation sur le visage. Suivez impérativement les indications fournies par votre spécialiste de santé: on ne prend pas de la cortisone à la légère.
La cortisone, c’est quoi exactement?
Parler de cortisone est un abus de langage: les médicaments habituellement prescrits sont des dérivés synthétiques du cortisol, une substance déjà présente dans nos corps et nécessaire à sa survie, produite par la glande surrénale.
Ces dérivés sont beaucoup plus puissants sur le plan anti-inflammatoire que le cortisol. Sur le marché suisse, la prednisone est le corticostéroïde souvent prescrit.
Il existe des traitements Alternatifs
Les alternatives sont possibles, sous forme de médicaments biologiques (des anticorps spécifiques, dirigés contre des molécules inflammatoires), dans le traitement des affections dermatologiques ou rhumatismales, entre autres.
Ils génèrent moins d’effets secondaires et sont efficaces. Le risque infectieux se veut moindre. Ces médicaments sont néanmoins plus chers.
Attention, le choix d’une alternative à la cortisone reste à définir selon le profil du patient (crise de goutte, métastases cérébrales, crises d’asthme, etc.). Dans certains cas, il ne sera pas possible de s’en passer. En cas de cancer ou de transplantation, par exemple. Il reste possible de baisser les doses de prednisone en prenant d’autres médicaments en complément. Demandez conseil à votre médecin ou en pharmacie.
En collaboration avec Timothée Wuillemin, médecin généraliste,
Pierre Voirol, pharmacien-chef adjoint au CHUV, Gérard Waeber, spécialiste en Médecine interne
et en Endocrinologie; chef du département de médecine au CHUV.
Bonus web: Vrai/faux sur la cortisone et «Les questions à poser au médecin»