Le gluten se trouve dans le blé, l’orge et l’avoine. Certaines personnes ne le tolèrent pas. Atteintes de la maladie cœliaque, elles souffrent de douleurs à l’estomac, de flatulences et de diarrhées, lorsqu’elles en consomment. En cause, le fait que leurs intestins, ne parvenant pas à décomposer le gluten, finissent par s’enflammer.
Les mets sans gluten séduisent un large public, qui s’étend bien au-delà du cercle restreint des malades cœliaques. Ils sont en effet toujours plus nombreux à renoncer au gluten sans aucune raison. Ils privilégient alors le riz, les pommes de terre ou encore le millet aux pains et aux pâtes, avec pour objectif de retrouver forme et énergie. On le sait pourtant aujourd’hui: un régime sans gluten, non justifié, est inutile, voire dangereux pour la santé.
Risque de diabète
C’est en tout cas ce que clament certains milieux scientifiques. A commencer par ce groupe de recherche international qui a récemment évalué trois études, regroupant un total de 200 000 participants. Conclusion: plus la consommation de gluten est basse, plus le risque de diabète est élevé. Les experts attribuent ce phénomène avant tout au fait que les personnes concernées renoncent à de précieuses vitamines, ainsi qu’au fer et aux fibres de céréales. Or, les fibres alimentaires sont indispensables pour ralentir le transfert du sucre dans le sang. Un tel régime modifie également la composition des bactéries intestinales. Il réduit le nombre de bactéries bénéfiques et augmente celui des bactéries potentiellement pathogènes.
D’autres études, plus anciennes, avaient déjà démontré que le gluten n’était pas mauvais pour la santé. Une personne qui mange du pain, et consomme ainsi entre 60 et 80 grammes de gluten chaque jour, a de meilleures valeurs sanguines et un risque moindre de développer une maladie cardiovasculaire.
Plus de métaux lourds et d’arsenic dans le sang
Des chercheurs américains ont pour leur part constaté que le sang et l’urine des personnes qui renoncent au gluten se retrouvent plus facilement contaminés par des métaux lourds, comme le mercure et l’arsenic. En cause, la forte consommation de riz et de farine de riz. Des ingrédients que les mets sans gluten contiennent en grande quantité et qui s’avèrent souvent contaminés par l’arsenic. Non pas seulement celui que l’on trouve à l’état naturel, mais aussi celui, inorganique, que la plante absorbe facilement dans un environnement pollué.
Enfin, les aliments sans gluten contiennent par ailleurs jusqu’à trois fois moins de protéines, mais bien plus de matières grasses et donc de calories.
Renoncer au gluten n’est donc pas une décision à prendre à la légère. En cas de troubles de la digestion, mieux vaut commencer par une visite chez son médecin. Des analyses sanguines ou, au besoin, une coloscopie, permettront alors de détecter une éventuelle maladie cœliaque.
Au-delà de mettre sa santé en danger, se priver inutilement de gluten a également un effet sur votre porte-monnaie. Car les produits qui vantent leur absence sont plus chers que les autres. Exemple: un comparatif du magazine alémanique Ktipp, réalisé en 2015, montrait qu’un paquet de spaghettis sans gluten de la Migros coûtait environ trois fois plus cher qu’un paquet classique. Une différence de prix que les supermarchés expliquent de trois manières: les matières premières coûtent plus cher, les quantités produites sont plus petites et les processus de fabrication plus complexes.
Mais malgré le prix élevé de ces produits sans gluten, le marché est florissant: Migros en propose aujourd’hui deux fois plus qu’en 2014 (70 références contre 35) et Coop en vend une centaine.
Katharina Baumann / sh