Certains signes ne trompent pas: quand on se réveille plusieurs fois la nuit pour aller aux toilettes, quand le jet d’urine s’affaiblit et qu’il devient difficile de vider complètement sa vessie, avec parfois des sensations de brûlures, il faut aller consulter.
A partir d’un certain âge, le volume de la prostate, une glande située sous la vessie et qui devrait avoir la taille d’une châtaigne, commence en effet à augmenter: on parle dans ce cas d’hyperplasie bénigne, non cancéreuse.
Ces symptômes, très fréquents, peuvent survenir à partir de 40 ans déjà. Ils concernent 20% des quinquagénaires et 50% des sexagénaires et la probabilité s’accentue encore avec l’âge. Ils peuvent passer inaperçus ou, au contraire, perturber le quotidien, altérer la qualité de vie et provoquer des troubles sexuels.
Comment les soulager? Le magazine allemand Test s’est basé sur les études scientifiques à disposition pour évaluer l’effet thérapeutique de 83 médicaments. Les experts ont divisé les traitements en trois catégories.
Les médicaments alpha-bloquants agissent sur la tension musculaire et induisent un relâchement du col vésical, de la prostate et de l’urètre. Leur efficacité est reconnue. Dans la sélection analysée, 56 emballages aboutissent à des résultats satisfaisants. En Suisse, les préparations suivantes sont disponibles sur ordonnance: Xatral (principe actif alfuzosine), l’Hytrin BPH (térazosine), l’Urorec (silodosine), ainsi que le Pradif (tamsulosine) et ses génériques.
La Société suisse d’urologie cite, dans de rares cas, des effets indésirables qui impliquent d’arrêter le traitement: baisse de la pression artérielle, nez bouché ou encore troubles de l’érection.
Les médicaments inhibiteurs de la 5-alpha-réductase réduisent le volume de la prostate. Ils sont efficaces à un stade avancé de l’hyperplasie, mais mettent du temps à soulager les symptômes. La Société suisse d’urologie indique en outre que 10% des patients témoignent de problèmes d’érection et d’une baisse de la libido. En Suisse, ils sont vendus sous les noms de Proscar (finastéride) et Avodart (dutastéride).
Les urologues prescrivent généralement en premier lieu les alpha-bloquants aux patients qui souffrent d’une perturbation du jet urinaire. Ils proposent également d’associer ces deux familles de médicaments (alphabloquant et inhibiteur).
Les médicaments à base de plantes n’ont pas d’effets secondaires, mais leur efficacité n’est pas prouvée. Les auteurs du test ont ainsi estimé que le Prostagutt, préparation à base d’extraits de racines d’orties et de palmier nains, est peu indiqué. Moins sévère, la Société suisse d’urologie conseille ces préparations en présence de symptômes modérés, ou quand les autres médicaments ne sont pas tolérés. «Certains patients y réagissent bien», relève Ladislav Prikler, urologue à la clinique spécialisée Uroviva à Bülach (ZH). En Suisse, les comprimés de Prostaplant F contiennent les mêmes principes actifs et ils sont remboursés par l’assurance de base. Eric Breitinger / chr
Atténuer les troubles sans médicaments
- Boire peu d’alcool et de caféine.
- Boire peu le soir avant d’aller se coucher.
- Uriner encore une fois 30 secondes après avoir fini, pour vider complètement la vessie.
- Retarder le moment d’aller aux toilettes pour entraîner sa vessie.
- Garder les pieds et les membres inférieurs au chaud.
- Renforcer le plancher pelvien avec des exercices appropriés.