Difficile de faire valoir ses droits, voire d’entamer une discussion, sur la chaise du gynécologue. Ce n’est donc qu’en arrivant chez elle que cette lectrice de Savièse (VS) s’est aperçue que la facture de son contrôle a augmenté de plus de 100 fr. – pour atteindre 230 fr. – depuis qu’elle a changé de praticien. A part le frottis rituel du col de l’utérus, elle a subi, deux années de suite, une échographie du vagin qui renchérit la note de 115 fr.
Cet examen consiste à introduire une sonde dans le vagin pour explorer l’utérus et les ovaires. Il est indolore et sans risques, mais Thomas Eggimann, secrétaire général de la Société suisse de gynécologie et d’obstétrique, le juge inutile en l’absence d’indications. «Ce n’est, malheureusement pour les caisses et les patientes, que du business. Il n’existe pas de raisons scientifiques pour le justifier», déclare le spécialiste.
Tous les trois ans
La Société suisse de gynécologie déconseille de recourir systématiquement à cette échographie. Une étude portant sur 200 000 femmes anglaises et irlandaises a en effet montré que les examens par ultrasons ne peuvent pas prévenir les décès dus au cancer de l’ovaire. L’échographie ne permet pas non plus de détecter précocement le cancer du col de l’utérus. Le cabinet valaisan qui a pratiqué l’examen n’a pas répondu aux e-mails de Ma Santé.
La Société suisse de gynécologie a également modifié les indications des autres examens gynécologiques. Il est ainsi superflu de convoquer les patientes chaque année pour le frottis (lire «Des Contrôles souvent inutiles»). Cet examen est recommandé tous les trois ans pour les femmes âgées de 21 à 70 ans. Avant de passer derrière le rideau pour se dévêtir, ne pas hésiter à faire le point sur ce qui est nécessaire, ou pas, avec le gynécologue.
Curafutura et Santésuisse recommandent d’éviter les examens inutiles en se fiant aux recommandations de la Société suisse de gynécologie. Même si, pendant des années, on a cru que les contrôles préventifs devaient être répétés chaque année. Cela permettrait de réduire les coûts de l’assurance de base de 20%.
Claire Houriet Rime