A propos de notre article «Consultation médicale: demandez la note!» (03/20)
J’ai été un peu choquée à la lecture de votre article, et plus particulièrement par le passage consacré à la facturation de l’«Etude du dossier en l’absence du patient». Ce travail, avant et après la consultation, fait en effet partie de mon activité, que ce soit pour réfléchir à un cas, me renseigner en lisant des articles ou réfléchir au travail thérapeutique selon ce qui a été dit en séance. Avant la première consultation, je parle souvent une demi-heure au téléphone avec un futur patient ou avec le médecin traitant qui me l’envoie et ce, sans le facturer.
Pour chacun, je constitue ensuite un dossier électronique résumant les éléments du travail thérapeutique. J’y consacre au moins une heure alors que je ne facture pas plus que quinze minutes, d’une part, par ce que j’estime que je suis un peu lente, de l’autre, pour ne pas saturer le temps donné, limité par la tarification Tarmed, pour toutes les facturations en l’absence du patient. Je précise que cette dernière n’a pas été choisie par les médecins, mais qu’ils doivent s’y adapter: tout est chronométré et limité! C’est aussi le cas quand nous parlons longuement d’un patient pour trouver une solution, que ce soit avec d’autres thérapeutes ou avec le Service de protection de la jeunesse: c’est souvent difficile d’être rémunéré intégralement pour ces discussions puisque la limite, imposée par Tarmed, est vite atteinte.
Vous laissez entendre que les médecins en profitent, plus ou moins honnêtement, pour surfacturer certaines prestations et qu’ils refusent de s’en expliquer: je m’efforce pour ma part d’être transparente, mais je ne peux pas consacrer une séance à détailler les factures. Je pense que la grande majorité de mes collègues sont également de bonne foi et répondent volontiers.
Gina Paiva, pédopsychiatre, Lausanne