Aujourd’hui, les futures mamans ont l’embarras du choix en ce qui concerne les méthodes de préparation à la naissance. Cela ne concerne pas seulement les femmes qui souhaitent un accouchement naturel. Celles qui ont décidé d’avoir recours à une péridurale peuvent aussi en tirer des bénéfices, explique Anne Gendre, sage-femme et enseignante à la Haute école de santé de Genève. En effet, la péridurale est posée tard, pour ne pas freiner le travail. Une bonne préparation aide à mieux surmonter la douleur des contractions jusque-là. En plus, ces méthodes aident aussi à gérer les situations de stress après l'arrivée de bébé.
Il existe peu d’études s’intéressant à leur efficacité. Parmi elles, une étude récapitulative du réseau scientifique Cochrane a conclu, en 2016, que l’hypnose permettait de réduire l’utilisation d’antidouleurs pendant l’accouchement, mais n’avait pas d’influence sur le recours à l’épidurale. Alors comment choisir? La préparation peut être physique ou mentale, la place du partenaire avoir un plus ou moins grand rôle. Tout dépend de ce que l’on recherche.
Haptonomie
Dans cette méthode, le – ou la – partenaire joue un rôle important. On commence au cinquième mois, au moment où les mouvements du bébé se font bien sentir. Au centre se trouve la notion du toucher, l’idée étant de créer un lien entre les parents et le bébé. Le partenaire représente un refuge de la douleur et apprend à soulager la maman lors de l’accouchement.
Hypnonaissance (Méthode Mongan)
L’idée est d’apprendre à gérer la peur et l’anxiété liées à la naissance. Cette méthode propose des techniques de relaxation pour atteindre un état de détente profond. Cela passe par exemple par la respiration ou la visualisation positive.
Méthode Bonapace
Préparation à plusieurs niveaux qui confère au co-parent un rôle important. Massages de détente ou de soulagement de la douleur, entraînement de la respiration, relaxation, et imagerie mentale.
Pleine Conscience (Mindfulness)
Le principe est de vivre le moment présent. Cela permet de ne pas appréhender, par exemple, les contractions à venir. Utiliser la respiration pour se centrer sur son corps et détourner l’attention de la douleur. La méditation permet de développer un sentiment de compétence.
Préparation en piscine
Méthode centrée sur la respiration, avec des exercices d’apnée, de contrôle du souffle. On entraine aussi l’assouplissement. L’environnement est particulièrement adapté pour celles qui ont les jambes lourdes.
Sophrologie
Méthode qui se base sur la visualisation. On s’entraîne à imaginer les étapes de l’accouchement, ce qui permet de réduire le stress et augmenter la confiance en soi.
Yoga
Préparation physique et mentale à travers la respiration, entraînement de la concentration. Les étirements et positions aident aussi à soulager les maux que la maman peut ressentir pendant la grossesse.
Conseil: une bonne préparation passe par un entraînement régulier. Pour la pleine conscience, Anne Gendre recommande des séances de 30 minutes par jour. Il faut prévoir quelques semaines de préparation, en gardant en tête qu’un bébé peut arriver plus tôt que prévu.
Sandra Porchet
L’assurance obligatoire ne prend en charge que 150 fr.
Les cours de préparation à l’accouchement peuvent s’avérer coûteux. Il faut compter plusieurs centaines de francs, les prix variant selon la méthode choisie, le nombre de séances, la taille du groupe. L’assurance obligatoire ne prend en charge que 150 francs. Sur ce point, la Suisse est en retard par rapport à la France, où la préparation est entièrement prise en charge, déplore Anne Gendre.
Malgré les coûts, la maître d’enseignement recommande de suivre un cours. On y reçoit souvent des informations utiles sur l’accouchement et cela permet d’échanger ses expériences avec d’autres parents. On veillera à opter pour un cours dispensé par une sage-femme, qui, de par son expérience, est la plus à même à préparer les parents à la naissance et ainsi de réduire le stress des futures mères.
Astuces: La HES Genève propose des cours de préparation à la pleine conscience gratuits, car ils sont en partie donnés par des étudiantes. On peut aussi se rabattre sur les méthodes sous forme de livre, souvent accompagnés de fichiers audio. Au besoin, il est possible de compléter cet entraînement par une ou deux séances avec une sage-femme spécialisée.