«C’est un peu fort de café», s’énerve Barbara*, cliente auprès de la CSS. En juin dernier, l’assureur maladie faisait la promotion, en une de son journal trimestriel, d’une thérapie du sommeil en ligne. Une assurée témoignait sur une page entière avoir vaincu ses insomnies grâce à un suivi professionnel.
Ce n’est qu’en tentant de s’inscrire à son tour que notre lectrice a réalisé que ce service, proposé par la «Klinik für Schlafmedizin» à Lucerne et Bad Zurzach, était en fait réservé aux germanophones. Son sang n’a donc fait qu’un tour quand elle a reçu la dernière édition du magazine, diffusée à 780 000 exemplaires en allemand, en italien et en français.
La CSS consacre cette fois une page à un programme de suivi personnalisé pour les personnes souffrant de dépression. Il faut lire l’encadré pour comprendre que, une fois encore, le traitement n’est proposé qu’en allemand. Le site internet en français de la compagnie ne le mentionne du reste pas. «Pourquoi faire miroiter aux assurés romands des services auxquels ils n’ont pas accès?» interroge Barbara.
«Nous avons pensé que l’intérêt de ces témoignages réels dépasse les frontières linguistiques. Ces deux programmes sont des projets pilotes et ne sont pour l’heure disponibles qu’en allemand, comme le précise l'encadré», explique Carole Sunier, porte-parole auprès de la CSS. «Les assurés romands ayant des connaissances en allemand peuvent bien évidemment aussi en bénéficier. Nous attendons que cette première phase soit achevée pour développer l’offre dans toute la Suisse.
Ces arguments ne convainquent pas Barbara. «Il faut parfaitement maîtriser l’allemand pour s’entretenir par téléphone avec un psychologue!» La lectrice se réjouit de découvrir, dans un prochain magazine CSS, un projet-pilote romand. «Les Zurichois le découvriront avec plaisir, puisque l’intérêt dépasse les frontières linguistiques!»
Claire Houriet Rime
*Nom connu de la rédaction