Arrive un âge où l’on craint de se blesser à chaque mouvement, ou presque. Nombreux sont alors les seniors qui se résignent et renoncent à toute activité physique. Conséquences, ils s’enraidissent, leurs muscles s’atrophient et les blessures tant redoutées se présentent. «C’est le cercle vicieux de la sédentarité», constate Vincent Chollet. Médecin spécialiste FMH en médecine physique, réadaptation et médecine du sport, ce dernier est formel: «Dans notre société, les aînés ne bougent largement pas assez.»
Les solutions existent pourtant. Citons-en une, particulièrement en vogue chez les plus jeunes: le yoga. Son premier avantage est qu’il ne présente aucune contre-indication. «A l’image du Tai Chi, le yoga est considéré comme une activité atraumatique, idéale à tout âge», confirme le spécialiste. Son second atout est qu’il se décline sous toutes les formes, de telle sorte que chacun y trouve son compte.
Exemple à Romont et à Bulle, où Nicola Beaupain propose un mélange issu des innombrables «trésors du yoga». Un peu de nidra, quelques mouvements de hatha et surtout beaucoup de rires. Histoire «d’améliorer la souplesse du corps, mais surtout celle de l’esprit», explique cette Glânoise originaire d’Amsterdam. Elle veille ainsi à ce que chacun lâche prise et reparte accompagné d’une nouvelle vitalité.
Respiration et constance
Elle-même âgée de 80 ans, Nicola Beaupain assure, démonstration à l’appui, que ses cours ne sont pas statiques. Ils s’adaptent aux élèves: «On travaille avec ce qui est, c’est-à-dire avec les particularités de chacun, en se rappelant qu’on ne doit jamais rien, mais qu’on peut peut-être.» Accepter ce que l’on ne peut pas changer et changer ce qui peut l’être, voilà donc l’une des devises que suivent ses cours. Ces derniers font également la part belle au travail de respiration. Un aspect primordial, sachant qu’avec l’âge, le corps se tasse, la respiration se fait plus courte et l’essoufflement plus fréquent. Les postures et exercices de yoga se révèlent alors précieux pour quiconque souhaite ouvrir sa cage thoracique et améliorer son souffle.
D’autres professeurs proposent la méthode Iyengar, d’autres encore le yoga en chaise. L’appellation importe peu. Rien n’empêche même de varier les disciplines. Ce qui compte, c’est que «les mouvements soient doux, adaptés et réalisés sous supervision», reprend Vincent Chollet. Reste ensuite à pratiquer avec régularité: «L’idéal se situe autour des deux à trois fois par semaine, mais un cours hebdomadaire, c’est déjà mieux que rien.»
Les bienfaits se font en effet vite sentir. Une pratique régulière intensifie les sentiments de bien-être et de lâcher-prise – meilleure gestion du stress, réduction des insomnies, renforcement du lien social – tout en améliorant l’équilibre, la capacité respiratoire ou encore la tension artérielle.
Sou’al Hemma
Pratiquer la respiration complète
Ceux pour qui suivre un cours n’est pas une option, peuvent déjà s’exercer à mieux respirer. L’idée, prendre 3 à 5 minutes par jour pour quelques respirations complètes: bouche fermée, inspirer lentement et rythmiquement par le nez en dirigeant le souffle du plus profond de l’abdomen jusqu’aux clavicules – tel un ballon qui se gonfle. Expirer tout aussi lentement, bouche ouverte et en visualisant le ballon qui se dégonfle de haut en bas. Répéter l’exercice en tout cas trois fois.