Qui ne s’est jamais préoccupé de son poids? Face aux idéaux de minceur, l’équilibre est souvent difficile à trouver. Comment savoir si on a un poids sain? Très connu, l’indice de masse corporelle (IMC) permet d’évaluer rapidement sa corpulence.
Simple formule mathématique
La formule est simple: il suffit de diviser le poids (en kilos) par la taille au carré (en mètre). La fourchette de poids «normal» pour un adulte se situe entre 18,5 et 25 kg/m², selon la classification de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Une personne mesurant 1,80 m affichera ainsi un IMC dit «normal» si elle pèse entre 60 et 80 kg. La marge est donc grande. On parle de surpoids pour un IMC compris entre 25 et 30 et d’obésité lorsqu’il dépasse 30.
Rappelons que le surpoids accroît à long terme le risque de développer de nombreuses maladies comme l’hypertension, le diabète et certaines formes de cancer. «Le surpoids et l’obésité ne sont pas des états de bonne santé», relève Lucie Favre, responsable de la consultation obésité au Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV). A l’inverse, un poids trop léger s’avère aussi néfaste. Les personnes maigres sont plus exposées à l’ostéoporose et plus vulnérables en cas de maladie.
Une valeur indicative
«L’indice de masse corporelle est un excellent outil, simple et accessible», estime Lucie Favre. Quand on développe un problème de surcharge pondérale ou d’obésité, on peut ensuite s’intéresser à des moyens plus précis pour connaître son risque métabolique. Un bilan médical, qui inclut une prise de sang ainsi que la mesure de la tension artérielle, peut s’avérer utile. En résumé, calculer son IMC permet de se situer et constitue une incitation à adapter, si besoin, son mode de vie.
Reste que c’est un indicateur statistique qui ne doit pas être pris au pied de la lettre. Il ne tient pas compte de l’âge de la personne, de son activité physique, de son hygiène de vie, de l’historique de son poids, etc. Par exemple, quelques kilos en trop ne sont pas forcément un problème pour les seniors, d’après plusieurs études. Au-delà de 65 ans, un IMC normal se situerait plutôt entre 23 à 28.
Sus au mauvais gras
Surtout, «le problème de l’IMC est qu’il ne tient compte ni de la masse grasse, ni de sa localisation», souligne Alain Golay, chef du service d’endocrinologie, diabétologie, nutrition et d’éducation thérapeutique du patient des Hôpitaux universitaires de Genève (HUG).
Or, la localisation des graisses est cruciale pour déterminer l’effet sur l’organisme. On sait que la surcharge adipeuse est plus dangereuse pour la santé quand elle est localisée au niveau de l’abdomen. Cette graisse, dite abdominale ou viscérale, s’accumule autour des organes. Véritable bombe sur le plan inflammatoire, elle est beaucoup plus nocive que la graisse sous-cutanée stockée sur les hanches, les fesses et les cuisses.
«Mesurer son tour de taille est un bon indicateur pour évaluer ce risque», explique Dominique Durrer, médecin spécialisée en nutrition et obésité. Il suffit de placer le ruban-mètre au-dessous du nombril, à la fin d’une expiration et sans exercer de pression sur la peau. La zone de risques élevés commence dès que le tour de taille est supérieur à 88 cm chez la femme et à 102 cm chez l’homme.
Des balances peu fiables
Autre solution: les balances à impédancemétrie (lire «10 balances: de bonnes mesures du poids mais pas de la graisse corporelle»). Ces pèse-personnes estiment la masse adipeuse à l’aide d’un faible courant électrique. Le pourcentage de masse grasse devrait être inférieur à 30% chez la femme et à 20% chez l’homme. Problème: ces outils ne sont pas tous fiables. Les appareils qui sont basés sur deux points donnent des informations imprécises, relève Dominique Durrer. Ils ne tiennent pas compte du haut du corps et ne mesurent donc pas la graisse viscérale. Les balances qui prennent les pieds et les mains, donnent une meilleure indication de la composition corporelle, mais coûtent plus cher. Il est par conséquent plutôt recommandé de faire cet examen auprès d’un spécialiste.
Alexandre Beuchat