Ils font partie des incontournables des armoires à pharmacie. Disponibles sans ordonnance, ces médicaments sont généralement sûrs et efficaces, à condition de respecter quelques règles. Le paracétamol, l’ibuprofène et l’aspirine sont des antalgiques de «palier 1», selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Ils visent à soulager les douleurs légères à modérées. Pour autant, ces substances ne sont pas anodines et peuvent avoir, comme tout médicament, des conséquences néfastes sur l’organisme. Lequel choisir?
Les enfants et les femmes enceintes peuvent-ils prendre des antidouleurs? Par mesure de précaution, il est recommandé de renoncer à la prise de médicaments durant la grossesse et l’allaitement ou de demander l’avis de son médecin. Si nécessaire, le paracétamol peut être utilisé pour un traitement à court terme en respectant la posologie indiquée. Les femmes enceintes devraient, par contre, éviter l’aspirine et l’ibuprofène, en particulier à partir du 6e mois. Idem pour les enfants: l’automédication ne se fera qu’après avoir discuté avec le pédiatre. Pour une prise sûre, on veillera à bien respecter les dosages par kg de poids corporel.
Les règles d’or de l’automédication
- Les antalgiques calment la douleur, mais ne suppriment pas sa cause. Il faut consulter un médecin après trois jours si on ne constate aucune amélioration ou en cas de douleur inhabituelle.
- Toujours lire la notice, notamment les effets indésirables, les contre-indications et les interactions médicamenteuses.
- Utiliser les médicaments à la dose minimale efficace, pendant la plus courte durée.
- Ne pas attendre! Il n’est pas nécessaire de laisser une douleur aiguë s’exprimer quand on peut la soulager.
- Être vigilant avant d’associer des antidouleurs. On peut utiliser en alternance paracétamol et ibuprofène quand la douleur est intense. L’idée est d’avoir une meilleure couverture sur toute la journée sans dépasser les doses maximales de l’une et l’autre des substances.
- Ne pas prendre deux types d’anti-inflammatoires en même temps.
- Vérifier la présence de paracétamol dans les autres médicaments, notamment ceux contre la fièvre ou la grippe, afin de ne pas dépasser la dose maximale.
- Il est conseillé aux patients, en particulier ceux à risque, d’avoir toujours à disposition une liste des médicaments qu’ils utilisent, y compris en automédication.
Atténuer les douleurs à l’ère du Covid-19
Que prendre en cas d’infection au coronavirus? Les experts recommandent d’utiliser en première intention le paracétamol grâce à son profil de sécurité plus favorable. Des craintes avaient surgi au début de la pandémie quant à la prise d’anti-inflammatoires, comme l’ibuprofène. Selon une étude publiée en mai dernier dans la revue médicale The Lancet Rheumatology, l’utilisation d’anti-inflammatoires non stéroïdiens n’est pas associée à une augmentation de la mortalité ou de la gravité du Covid-19. Il n’est pas prouvé que l’ibuprofène ait une influence sur l’évolution de la maladie, relève pour sa part l’Office fédéral de la santé publique (OFSP). En cas de doute ou si le paracétamol ne semble pas faire effet sur la fièvre et la douleur, un avis médical est nécessaire.
Une autre question s’est posée en pleine campagne de vaccination: faut-il prendre du paracétamol avant de recevoir sa dose? Des symptômes grippaux à la suite de la vaccination ne sont en effet pas rares. De nombreuses personnes ont reçu ce conseil. L’OMS ne recommande pas une prise préventive pour éviter les effets secondaires. Pour autant, elle ne le déconseille pas formellement non plus. Les experts s’accordent à dire qu’une prise anticipée n’est pas vraiment utile. D’une part, une forte proportion de patients n’a eu aucun effet secondaire. De l’autre, les maux de tête ou courbatures n’apparaissent pas directement après la piqûre, mais six voire sept heures plus tard. Au final, le paracétamol pris avant le vaccin risque de n’avoir aucun effet. Il est donc plus judicieux d’en prendre quand les premiers symptômes apparaissent.