Les signaux d’alerte vont d’une irritation des yeux ou des voies respiratoires à des maux de tête, des étourdissements, des problèmes de concentration, voire des malaises. Si vous ressentez systématiquement ces désagréments à votre domicile ou sur votre lieu de travail, il vaut la peine d’investiguer et d’identifier une éventuelle source de pollution intérieure.
«Depuis que j’ai emménagé il y a deux ans, j’ai des troubles de la respiration. J’aimerais savoir si cela vient de l’air», témoigne Nicolas, un lecteur genevois. Il a consulté plusieurs médecins, mais «aucun n’est en mesure de m’expliquer ce que j’ai». Il s’entend surtout dire que «c’est psychosomatique». Et pourtant, une pollution de l’habitat peut mener à des affections sérieuses, confirment les spécialistes de l’Office fédéral de la santé publique (OFSP). Et nécessite la plus grande attention.
A la maison ou sur le lieu de travail
Comment savoir si les symptômes sont liés au bâtiment occupé? Un premier indice est que les problèmes disparaissent une fois le bâtiment quitté, que ce soit son domicile ou son lieu de travail.
On parle de «syndrome des bâtiments malsains» (SBM) et les facteurs sont multiples: mauvaise aération, hygiène ou climatisation, dégâts d’humidité, substances irritantes ou nauséabondes... Autant de problèmes qui pèsent sur la santé au quotidien.
Les questions à se poser
Il faut alors consulter son médecin de famille et, avec son aide, dresser un bilan de la situation. Listez les symptômes exacts et qui ils touchent au sein du foyer ou de l’immeuble. Percevez-vous des odeurs inhabituelles qui vous dérangent? Y a-t-il des signes d’humidité (vitres systématiquement embuées en hiver, taches aux murs, papiers peints qui se décollent)? L’aération est-elle suffisante?
- Si le logement a été construit et rénové récemment, la concentration en solvants ou substances irritantes peut être élevée;
- S’il y a des matériaux en bois collés sur de grandes surfaces, le problème peut venir du formaldéhyde;
- S’il y a des garages souterrains ou accolés au logement, l’air pollué peut parvenir jusqu’aux étages supérieurs par la cage d’escalier ou d’ascenseur.
- Des produits de dégradation des plastifiants peuvent émaner d’un revêtement de sol en PVC sur un sol humide. Surveillez l’apparition de taches ou de changements de couleurs au sol.
- La colle et le revêtement intérieur des moquettes peut causer une pollution persistant longtemps après la pose. Veillez à une bonne aération dans les pièces concernées.
Agir et prévenir la gérance
Une fois le constat posé, des mesures d’assainissement pourront être prises (ventilation, étanchéité, ajustement de la température, élimination de la source de pollution). Pour les locataires, les dégâts liés à l’humidité ainsi que les moisissures doivent être immédiatement signalés à leur gérance par écrit, de préférence par lettre recommandée.
Conseil: Une bonne aération est indispensable pour évacuer les polluants et les substances chimiques hors des pièces habitées. Se doter d’un appareil de mesure du CO2 permet d’aérer à intervalles réguliers.
Laura Drompt
Prélèvements certifiés de l’air intérieur
Après avoir procédé à un bilan général et après avoir mis en place les mesures de base (bonne aération du logement, etc.), des analyses chimiques peuvent contribuer à identifier les sources de substances nocives. L’OFSP recommande de s’adresser à une entreprise certifiée pour les mesures de l’air intérieur.
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