Comparis craint la caisse publique
ASSURANCE MALADIE
Le comparateur commercial a tout à perdre d’une éventuelle caisse publique. Il fait donc le jeu des opposants avec un calculateur de primes basé sur des hypothèses.
Sommaire
Bon à Savoir 09-2014
10.09.2014
Dernière mise à jour:
04.10.2022
Yves-Noël Grin
Le cœur du business de Comparis, c’est bien l’encaissement de commissions auprès des assureurs à chaque fois qu’un consommateur conclut un contrat par son biais. Un commissionnement qui, on ne le répétera jamais assez, est inévitablement répercuté, tout ou partie, sur les primes des assurés. Pour Comparis, le passage à une caisse publique provoquerait une chute évidente de ses affaires, puisque le trafic sur son site subirait un vilain coup de frein.
Le comparateur en ...
Le cœur du business de Comparis, c’est bien l’encaissement de commissions auprès des assureurs à chaque fois qu’un consommateur conclut un contrat par son biais. Un commissionnement qui, on ne le répétera jamais assez, est inévitablement répercuté, tout ou partie, sur les primes des assurés. Pour Comparis, le passage à une caisse publique provoquerait une chute évidente de ses affaires, puisque le trafic sur son site subirait un vilain coup de frein.
Le comparateur en ligne est donc entré en campagne à sa manière. Il propose une simulation des primes si la caisse publique était acceptée par le peuple ce 28 septembre. En préambule, le site explique avoir demandé aux deux camps de fournir leurs bases de calculs pour évaluer les primes que les assurés paieraient avec la nouvelle caisse (illustration). Le hic, c’est que seules les projections des opposants – regroupés au sein d’Alliance Santé – apparaissent. Comparis explique que les partisans n’ont pas accepté de répondre.
Des hypothèses uniquement
Au final, il n’y a donc pas la confrontation de primes promise. L’internaute n’a sous les yeux que les projections d’Alliance Santé qui dit simuler les primes en «imaginant que la caisse unique entraînerait les changements suivants»: pas de rabais pour les franchises à option, pas de primes réduites pour les enfants et les jeunes, pas de rabais pour les modèles alternatifs et pas de distinction de primes d’après les régions au sein d’un même canton.
Or, ce ne sont bien que des hypothèses, car l’initiative ne dit absolument rien sur ces points. Il est donc illusoire de croire que les primes simulées sur le site de Comparis correspondent à une quelconque réalité, puisque tout dépendra de la loi d’application que le Parlement devra rédiger en cas de «oui» dans les urnes. Ce calculateur sert donc uniquement à appuyer un des arguments brandis par Alliance Santé: celui d’une lourde augmentation moyenne des primes en cas d’acceptation de l’initiative.
Yves-Noël Grin