Le covid circule toujours largement en Suisse et certains malades risquent de développer des symptômes persistants. Dans quels cas faut-il consulter? Le point avec Mayssam Nehme, médecin adjointe responsable de la consultation post-covid au service de médecine de premier recours des Hôpitaux universitaires de Genève (HUG).
1. Différencier épuisement et fatigue
La fatigue est le symptôme le plus courant du covid long (appelé aussi post-covid). Elle est différente de la somnolence qu’on ressent lorsqu’on manque de sommeil. «Il s’agit d’un véritable épuisement qui contraint la personne à s’allonger au moindre effort, explique Mayssam Nehme. Des troubles de la concentration sont également très fréquents et malheureusement, ce sont ces symptômes qui deviennent le plus souvent chroniques.»
2. Votre médecin de famille, en premier recours
Il est judicieux de consulter lorsque, six semaines après l’infection, on ressent toujours une fatigue inhabituelle, un essoufflement, que l’on n’arrive plus à se concentrer ou à effectuer les activités physiques d’avant. Mayssam Nehme conseille de s’adresser en premier lieu à son médecin traitant. Ces derniers sont désormais bien informés sur la maladie grâce à des plateformes en ligne et des recommandations nationales, et ils ont l’avantage de connaître l’historique de leurs patients.
3. Les symptômes peuvent durer plus de six mois
Environ 8% des personnes conservent des symptômes six mois après avoir été infectées et 1% développe des troubles similaires au syndrome de fatigue chronique avec un épuisement et des troubles de la concentration qui ont un retentissement majeur sur leurs capacités fonctionnelles et leur vie quotidienne.
Depuis le début de la pandémie, près de 1500 covids longs ont été diagnostiqués auprès de la consultation spécialisée des HUG. Mais la situation évolue: il y a désormais moins de cas que lors des premières vagues, au cours desquelles on estime qu’un tiers des malades ont développé des symptômes post-covid. «Ceci est probablement dû en partie à la nature des nouveaux variants Omicron, mais surtout à la vaccination. On sait qu’elle réduit de moitié le risque de covid long», précise Mayssam Nehme.
4. Les profils les plus à risque
Les femmes, la tranche d’âge des 40-59 ans et les personnes qui ont eu de nombreux symptômes durant la phase aiguë sont particulièrement touchées. Deux tiers des covids longs diagnostiqués aux HUG touchent des femmes. Il existe aussi un facteur cumulatif: chaque réinfection augmenterait le risque.
Les traitements actuels visent à soulager les symptômes, il n’existe pas encore de remède spécifique pour le covid long. Un suivi régulier permettra d’aménager la vie quotidienne en respectant sa réserve d’énergie quotidienne.
Sur quels sites s’informer?
➛ Rafael est la plateforme interactive d’information des HUG sur le covid long: rafael-postcovid.ch
➛ Le site de l’association Long covid Suisse: long-covid-info.ch/fr
➛ Le site de l’association Altea: altea-network.com/fr