Marlies aime l’eau. A 77 ans, elle se rend encore une fois par semaine à son entraînement d’aquafitness. Une routine qui dure depuis près de 30 ans. Autour d’elle dans le bassin de la piscine, une douzaine d’autres personnes s’ébattent. «La plupart sont des femmes de plus de 50 ans», précise Marlies qui s’y amuse beaucoup. Et sue parfois aussi, «lorsque la monitrice accélère la cadence».
Durant la première partie de l’entraînement, les participantes peuvent se tenir debout sur le sol de la piscine. Mais ensuite, l’instructrice abaisse le niveau jusqu’à ce qu’il ne soit plus possible de le faire. Il faut alors s’en remettre à une ceinture de flottaison ou à une frite en mousse.
Aide pour la perte de poids
L’entraînement dans l’eau a un grand avantage: il sollicite peu les articulations. C’est pourquoi les médecins le recommandent aux personnes souffrant de rhumatismes ou lors d’une rééducation après une blessure. Mais l’aquagym n’est pas seulement un sport pour les malades. La résistance de l’eau augmente la dépense d’énergie: ce type d’activité fait donc aussi beaucoup de bien aux personnes en bonne santé. L’aquagym peut aider à perdre du poids et à améliorer le bien-être, comme l’a montré une étude portant sur des femmes âgées de 45 à 78 ans, publiée il y a quatre ans dans la revue spécialisée Journal of Women & Aging.
La bonne nouvelle, c’est qu’il y en a désormais pour tous les goûts. L’offre d’entraînements en piscine s’est étoffée ces dernières années. Outre l’aquafitness ou aquagym classique, on peut aussi pratiquer du jogging ou du vélo semi-immergé. Il existe également des variantes de Pilates, de yoga et de zumba dans l’eau.
Force, endurance et mobilité
Tous les types d’entraînements, cependant, ne se valent pas, comme le montre notre tableau comparatif portant sur sept activités aquatiques. L’aquafitness et l’aquapilates, par exemple, sont très complets: ils améliorent aussi bien la force que l’endurance, et sont bénéfiques pour la mobilité, la coordination ainsi que la stabilité du haut du corps.
La Ligue suisse contre le rhumatisme propose des cours d’aquafitness pour les patients atteints de rhumatismes, sous les appellations Aquacura et Aquawell. Selon Barbara Zindel, physiothérapeute à la Ligue contre le rhumatisme, ce dernier s’adresse aux patients qui souffrent d’un début d’arthrose. Aquacura, en revanche, est adapté aux personnes souffrant de fortes douleurs.
L’aquacycling ou aquabike consiste à pédaler sur un vélo fixe dans l’eau. Cet entraînement favorise surtout l’endurance. En revanche, il est moins utile pour la mobilité et la coordination. Une étude du chercheur en sciences du sport Klaus Bös, de l’Institut de technologie de Karlsruhe, en Allemagne, a mis en lumière un effet bénéfique de l’aquacycling sur les patients atteints de rhumatismes. Après dix semaines de pratique, les participants ressentaient moins de douleurs et avaient moins besoin de médicaments.
Médecin du sport, Walter O. Frey estime, quant à lui, qu’il n’est pas utile de mettre un vélo dans l’eau pour s’entraîner. Certes, la résistance y est plus importante, mais cela ne constitue pas un avantage. Selon lui, on peut tout aussi bien s’entraîner sur un vélo d’appartement et simplement augmenter un peu la résistance de l’appareil.
Le haut du corps aussi
Claudia Hurtig, qui propose des cours d’aquacycling, admet qu’il n’est pas nécessaire de faire du vélo dans l’eau. Mais pour certains participants, les mouvements y sont plus bénéfiques. Les cours comprennent également des exercices pour le haut du corps, les bras et les épaules. Ils offrent donc, à ses yeux, un entraînement complet.
Les activités de type aquajogging, aquapower et aquazumba sont également bonnes pour la forme. L’aquajogging, qui consiste à courir dans l’eau aidé d’une ceinture de flottaison ou d’un gilet de sauvetage, ménage les articulations. Le risque de blessure est faible. Mais l’aquajogging améliore surtout sur l’endurance.
En raison de leur intensité élevée, l’aquajogging et l’aquapower – une variante très dynamique d’aquagym – ne sont recommandés qu’aux personnes en bonne santé et bien entraînées, précise Klaus Bös.
Avec l’aquazumba, les participants dansent sur des airs latino-américains. Le bénéfice pour la force, la mobilité, la coordination et la stabilité du haut du corps est élevé. Mais il s’agit d’un «entraînement très spécifique» qui implique de vouloir s’entraîner en musique, nuance Klaus Bösein. De plus, cette discipline nécessite un bon encadrement.
Andreas Grossweiler / gc