«Je viens de recevoir une confirmation pour une commande de vin que je n’ai jamais effectuée» s’indigne Claudine (prénom d'emprunt). Tout récemment, la société «Les grands crus exclusifs» a ainsi demandé, par téléphone et courriel, la bagatelle de 691.90 fr. à notre lectrice pour la livraison de 12 bouteilles de vin, suite à une soi-disant commande téléphonique effectuée le 19 septembre 2014.
Claudine, retraitée, n’a pas de trous de mémoire; elle est tout simplement victime d’une arnaque que Bon à Savoir a dénoncé à plusieurs reprises dans ses colonnes. Depuis plusieurs années, des filous sévissent par les biais de différentes sociétés comme «Les enfants de Bacchus», «Marquise Inès d’Arve», «Les vignerons indépendants encaveurs» ou encore, tout récemment, «Les grands crus». Les noms changent au fil des ans, mais le principe est toujours le même.
Les aigrefins, qui appellent depuis un numéro belge (0032), prétendent à leurs victimes qu’elles ont commandé du vin par téléphone plus d’un an auparavant, et les harcèlent par téléphone et courriel, pour livrer la marchandise et encaisser la facture. Notre lectrice dit ainsi avoir reçu plusieurs appels par jour d'un personnage arrogant pendant près de trois semaines ! Des confirmations de commande bidon sont joints aux courriels envoyés, comme ce document soi-disant daté du 19 septembre 2014 confirmant une commande que Claudine aurait passé par téléphone une semaine auparavant. Et bien évidemment, les escrocs demandent des prix astronomiques –plus de 50 fr. la bouteille –- pour des vins bien plus proches de la piquette que du grand cru.
Derrière les différents noms, on trouve, semble-t-il, les mêmes personnages. Le numéro de téléphone des «Grands crus exclusifs» est ainsi identique à celui de «Marquise Inès d’Arve» (0032 466 25 31 38) et les vins proposés par «Les vignerons indépendants encaveurs» sont, en partie, similaires à ceux des «Grands crus exclusifs»...
Ne cédez pas!
Dans tous les cas, le mot d’ordre est identique: ne cédez pas!
- Ne payez pas et refusez la livraison.
- Contestez avoir conclu un contrat et exigez une preuve de la commande, à savoir une copie de l’enregistrement téléphonique durant lequel la commande aurait été passée.
- Si la marchandise est livrée de force, ne la payez pas et exigez du vendeur, par courrier, qu’il vienne la reprendre dans les 15 jours. S’il ne le fait pas, elle sera à vous.
- Enfin, dans l’éventualité où vous recevriez un commandement de payer, faites opposition dans les dix jours. Le créancier devra alors prouver le bien-fondé de la somme réclamée devant le juge, faute de quoi la procédure sera close.
Sébastien Sautebin