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Le pangasius de qualité bio coûte 21 à 23 fr. par kilo, contre 8 à 10 fr. par kilo pour le conventionnel. En Suisse, on n’en trouve nulle part ailleurs que chez Coop et Migros. Fait surprenant: dans les pays voisins, tous les étals de poissonnerie proposent ce poisson d’élevage uniquement sous sa forme conventionnelle. Comment l’expliquer? C’est tout simple: le pangasius bio de Coop et Migros n’est pas tenu de respecter les directives bio de l’Union européenne, révèlent nos confrères de saldo.
Le pangasius prétendument bio provient d’une ferme piscicole de Long Xuyen, dans le delta du Mékong au Vietnam. Elle achète tous ses alevins à des fermes d’élevage conventionnel qui utilisent des hormones artificielles pour la reproduction des animaux, ce qui est interdit par le bio européen. L’alimentation du pangasius contient des farines de poisson provenant... d’Europe. Et qui voyagent sur 8000 km. A la fin de leur croissance, les poissons sont transportés vivants sur 120 km, par bateau, avant d’être déversés à l’abattoir.
En 2020, Coop s’extasiait dans son journal au sujet de méthodes d’élevage exemplaires, avec de la nourriture «exclusivement bio et sans OGM». Face aux faits, Coop et Migros admettent l’usage d’hormones pour la reproduction des poissons. Celle-ci ne serait pas «techniquement réalisable selon les directives de Bio Suisse». Une dérogation spéciale existe pour ce cas. Le problème, c’est que les consommateurs et consommatrices n’en savent rien, faute d’indication sur l’emballage. Bio Suisse aurait prévu une visite sur place pour vérifier les faits, sans s’exprimer sur les raisons qui l’ont poussé à négliger ses propres principes.
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