Les 82 fr. que coûte un aller-retour en train entre Genève et Fribourg découragent souvent les voyageurs de laisser leur voiture au garage. Il est pourtant possible de payer moins en achetant l’une des cartes journalières que proposent la quasi-totalité des communes à leurs habitants.
Valables sur une grande partie des lignes de train, de bus et de bateaux, celles-ci ne sont pas réservées aux titulaires d’un abonnement demi-tarif, à l’inverse de celles vendues par les CFF. En revanche, la date de validité – qui est préimprimée – ne peut pas être modifiée. Il faut donc être certain de voyager le jour «J», car elles ne sont jamais remboursées. En cas d’empêchement, il est néanmoins possible de les transmettre à un autre voyageur, car elles ne sont pas nominatives.
Nous avons voulu savoir, dans 11 des principales communes de Suisse romande, s’il était pratique et avantageux de s’en procurer une. Première surprise: alors que les communes les achètent au même prix – 13 300 fr. le carnet de 365 cartes, soit 36.40 fr./pièce –, elles ne les revendent pas toutes au même tarif. En effet, chacune est libre de revendre les coupons au prix de son choix aux personnes domiciliées sur son territoire. Le plus souvent, ils sont disponibles à l’administration communale, à l’Office du tourisme ou en ligne (lire plus loin). Certaines communes imposent une limite d’achat par mois (deux par personne à Sion, trois à Lausanne), mais pas toutes.
Près d’un mois d’attente
En les proposant à 40 fr., Vernier et Yverdon ne réalisent qu’un modeste bénéfice sur chaque carte (voir tableau). A l’opposé, un Lausannois paiera 49 fr. (+23%), ce qui laisse une confortable marge de 12.60 fr. à la ville pour chaque exemplaire vendu. Certaines font même un beau geste, à l’image de Martigny*, qui vend l’unité à 35 fr., soit moins que ce qu’elle lui coûte. Lausanne déçoit encore en étant la ville qui met le moins de cartes à disposition de sa population (une pour 4604 habitants).
Partout sauf à Sion, on peut consulter sur le site internet de la commune le stock restant pour chaque journée. Il est même possible, dans six d’entre elles, de les acheter en ligne et de les recevoir chez soi pour s’épargner un déplacement. Attention, enfin, à se décider suffisamment tôt, car ces sésames sont prisés: il faut s’y prendre en moyenne cinq jours à l’avance pour obtenir une carte valable un jour de semaine, et 17 jours pour le week-end. Voire davantage pour les dates les plus demandées, comme les fêtes de fin d’année ou les vacances, où il faut tabler sur un bon mois.
Epier ses voisins
Si le stock est épuisé, il reste un espoir. En théorie, ces cartes sont réservées aux citoyens respectifs de chaque commune. Mais, lorsque leur date de validité s’approche, certaines étendent la vente aux habitants des environs, voire même à tous pour qu’elles ne soient pas perdues. Il vaut donc la peine de consulter l’état du stock des localités environnantes. Deux sites internet regroupent d’ailleurs les données de plusieurs d’entre elles: tageskarte-gemeinde.ch et sugarcube.ch/agflexi.
Cette offre n’est pas intéressante pour les enfants de moins de 16 ans qui voyagent avec un adulte, car une carte journalière CFF destinée à un enfant accompagné coûte moins cher
(16 fr.). Signalons enfin que les prix risquent de grimper l’an prochain, puisque les communes devront débourser 700 fr. de plus pour un carnet de cartes, et qu’elles répercutent généralement ces hausses. Ainsi, entre 2005 et 2016, leur prix a bondi de 30 fr. à 45 fr. (+50%) à Genève…
Vincent Cherpillod
Lire le bonus web: Prix des cartes journalières