Billets plus chers, cheminots sous pression
Les passagers des CFF débourseront en moyenne 3% de plus pour les titres de transport à partir du 11 décembre (+ 5,6% pour l’AG 2e classe). A l’origine de cette hausse, celle du prix du sillon approuvée en votation. Le surveillant des prix, Stefan Meierhans, a, certes, obtenu cet automne des baisses de tarifs à hauteur 50 millions de francs pour compenser l’augmentation qui ne respectait pas l’accord passé à l’amiable avec l’Union des transports publics, mais il ne cache pas son inquiétude quand aux conséquences du renchérissement pour l’attractivité du rail.
Car ce n’est qu’un début: d’autres hausses sont prévues d’ici à 2025. Or, entre 1990 et 2015, le prix des billets aller-retour avait déjà augmenté de 84%. En comparaison, l’inflation a été de 29,7% et un déplacement en voiture ne coûte que 22% de plus qu’en 1990.
Pour les automobilistes, la majorité des coûts sont fixes. «Le consommateur qui a une voiture au garage et qui veut faire une excursion en famille compare le prix de l’essence avec celui de plusieurs billets de train. Or, ces derniers sont nettement plus chers. Il appartient aux pouvoirs publics de faire pencher la balance en faveur du rail par le biais des stratégies tarifaires», conclut Monsieur Prix.
L’offre «Green Class» lancée récemment par les CFF va-t-elle dans le bon sens? Le forfait de 12 200 fr. comprend un AG de 1re classe, une voiture de standing électrique et des abonnements annuels P+Rail, Mobility et PubliBike. Stefan Meierhans salue la créativité du projet, même s’il vise avant tout une clientèle aisée. «Je serais ravi de découvrir des offres aussi innovantes pour encourager tous les automobilistes et les familles avec de grands adolescents à utiliser les transports publics», relève Monsieur Prix.
Personnel à contribution
Quant aux employés des CFF, ils ne sont pas épargnés non plus. Le programme «RailFit 20/30» prévoit de biffer 1400 postes d’ici à l’horizon 2020 et d’en créer 200 dans d’autres secteurs. Tous les cheminots sont en outre touchés par les mesures d’économie, l’ancienne régie diminuant, par exemple, sa participation à la prévoyance professionnelle.