La gorge qui gratte, un mal de ventre diffus ou une migraine tenace: on ne va pas chez le médecin pour le plaisir. Le patient espère être écouté, compris, et recevoir les réponses aux questions qui l’ont amené. C’est attendre beaucoup d’une consultation qui est, sauf exception, limitée à 20 minutes! Autant essayer d’en tirer parti au maximum.
Pour identifier le problème, le médecin se base, d’une part, sur l’examen (prise du pouls, de la tension, auscultation) et les éventuelles analyses, mais aussi, et même surtout, sur ce que dit le patient.
Au début de la consultation, la balle est dans le camp du malade: il s’agit de donner toutes les informations nécessaires au praticien. Où a-t-on mal? Depuis combien de temps? Traverse-t-on une période difficile?
«Nous ne sommes pas des magiciens et nous ne pouvons pas tout deviner. Ce récit est très important pour comprendre ce qui se passe», explique Jean-Gabriel Jeannot, médecin généraliste et collaborateur de Ma Santé. «J’ai besoin de connaître l’histoire du patient et son vécu», renchérit Brigitte Zirbs, vice-présidente de l’association Médecins de famille et de l’enfance Suisse (MFE).
S’il n’est pas trop compliqué d’expliquer qu’on a très mal à la gorge, les choses se corsent quand on tousse ou qu’on a mal au dos, et qu’on ne sait plus très bien quand ça a commencé.
Pour aller à l’essentiel sans rien oublier, l’idéal est de noter, avant le rendez-vous, quelques points sur un papier ou sur son téléphone. Ces mots-clés serviront de fil conducteur.
On notera:
- Le problème qui a motivé le rendez-vous.
- La douleur qu’on ressent, avec son évolution dans le temps: j’ai mal ici depuis deux jours, deux mois.
- Les éventuels problèmes du moment, en se concentrant sur l’essentiel: deuil, séparation, problèmes professionnels, etc.
- Toutes les questions qu’on se pose: de quoi souffre-t-on, quel est le traitement, ça va durer jusqu’à quand? Quand pourra-t-on manger normalement, retourner au travail, refaire du sport?
Oser poser des questions
«Il arrive que des patients n’osent pas exprimer une inquiétude. Par exemple: ce symptôme cache-t-il un cancer?», relève Christine Cheseaux-Monnard, oto-rhino-laryngologue à Monthey. «Le médecin ne perçoit pas forcément cette crainte. Si on est inquiet, il faut oser en parler!»
«Pendant la consultation, il arrive que les émotions se bousculent et qu’on se sente dépassé par un tsunami d’informations qu’on ne comprend pas», explique Brigitte Zirbs. Le patient peut alors demander au médecin de répéter, de faire un dessin ou d’écrire un mot inconnu pour faire une recherche en ligne (lire «Informations médicales de qualité sur internet»).
Vient le moment de la prescription, qu’il s’agisse d’examens complémentaires, de médicaments… ou «seulement» de patience et de repos. «Le malade est en droit de s’interroger sur la pertinence du traitement», relève Jean-Gabriel Jeannot. «S’il n’en comprend pas la logique, le résultat sera moins bon.»
Selon les cas, on se fera accompagner par un proche qui prendra des notes. Cela est valable pour les personnes âgées, les adolescents, mais aussi dans les situations complexes ou pour recevoir le résultat d’un examen: il est impossible d’écouter le médecin et de se rappeler de tout ce qu’il a dit.
Nos interlocuteurs sont unanimes: pour que la consultation porte ses fruits, elle doit être basée sur une confiance mutuelle. Pour le médecin, il s’agit de comprendre le problème et d’y remédier en puisant dans ses compétences. De son côté, le patient doit être sincère et lui répondre sans détour.
Claire Houriet Rime
Noter l’évolution de la température
Il ne faut pas manger avant une prise de sang qui nécessite de venir à jeun, mais on peut boire de l’eau, du thé et même du café, à condition de ne pas y mettre de sucre. On ne consommera en revanche rien avant une opération.
Si on pense avoir de la fièvre, prendre sa température matin et soir et la noter sur un papier. Cette indication est précieuse pour attirer l’attention sur une infection, par exemple. Préciser aussi tous les médicaments qu’on prend, sans exception.
Choisir des vêtements où on se sent à l’aise. Eviter de mettre une robe ou une combinaison boutonnée de la tête aux pieds: une blouse, une chemise ou un pull permettent d’être ausculté sans se dévêtir complètement. (Lire également «Nu(e) chez le médecin?»)