Chaque année entre septembre et novembre, les courtiers rivalisent d’imagination pour empocher de nouveaux clients. Ils ne se contentent plus de téléphoner, ils se déplacent aussi chez vous pour vous proposer une étude personnalisée de votre situation. Le tout en devançant vos besoins, puisque, la plupart du temps, vous ne les avez pas sollicités! Une fois n’est pas coutume, la cuvée 2015 joue même les prolongations.
Certains courtiers continuent, en effet, de faire du porte à porte, alors que le délai légal pour changer de caisse maladie est échu depuis le 30 novembre. Le dernier en date s’est présenté, hier soir (mardi 8 décembre), à Cossonay. Selon ce qu’il a affirmé à une lectrice, il était envoyé par plusieurs assureurs maladie, dont le sien, pour faire le tour du quartier et examiner la situation des assurés. Il lui a donc proposé de vérifier si elle et les membres de sa famille bénéficiaient bien des rabais optimaux pour son assurance maladie.
Pourtant, ledit courtier n'était pas aussi bien informé qu’il le prétendait, puisqu'il ne savait même pas auprès de quelle caisse notre lectrice est affiliée! Etrange tout de même pour une personne censée être envoyée par la caisse en question...
Carte de légitimation
En consommatrice avertie, notre lectrice s’est méfiée et lui a demandé de présenter une carte de légitimation. Ce qu’il a fait sans sourciller. Et là , surprise: notre homme est employé par Securexpert, une société spécialisée dans la sécurité, qui propose également des services de courtage via une sous-branche dénommée Securexpert Assurances. Notre lectrice a donc pris congé de lui sur le champ et lui a refermé la porte au nez.
Bien lui en a pris. En effet, le courtier lui aurait très probablement proposé un survol complet de son portefeuille d’assurance dans le but de combler ses prétendues lacunes. Comprenez: dans le but surtout de lui vendre un paquet de prestations dont elle n’a pas nécessairement besoin. Interpellée par notre rédaction, la société affirme qu’il s’agit d’un malentendu, car elle ne propose pas d'assurance maladie de base, mais uniquement des complémentaires et des protections juridiques. Elle pense donc que notre lectrice a dû mal comprendre. Laquelle, juriste de profession et connaissant très bien le droit des assurances, confirme, au contraire, avoir très bien compris...
Prudence!
Quoi qu'il en soit, pour éviter tout malentendu lorsqu’un courtier se présente à votre porte, exigez toujours qu’il s’identifie clairement et qu’il précise aussi les raisons exactes de sa présence. Et s’il en est incapable, coupez court à la conversation. Vérifiez également s’il est membre de l’Association suisse des courtiers ou s’il est inscrit dans le registre public des intermédiaires d’assurances, tenu par la FINMA.
De même, ne signez jamais rien sur le moment. En effet, parapher une proposition d’assurance revient à accepter un contrat. Demandez tous les documents y compris l’offre et les conditions générales et prenez le temps de les lire attentivement. Et vérigiez les contrats déjà conclus auprès d’autres compagnies, car si on ne peut pas être assuré à double pour l’assurance de base, les complémentaires, en revanche ,peuvent se chevaucher. Les courtiers peu scrupuleux ne se gêneront donc pas de vous faire signer une nouvelle police pour des prestations que vous avez déjà assurées auprès d’une autre société.
Demandez encore plusieurs offres et comparez les prix. Enfin, pour l’assurance maladie obligatoire, la seule source d’information objective et fiable est le site de l’Office fédéral de la santé publique (OFSP), priminfo.ch. Les primes pour l’année 2017, seront validées par l’OFSP à l’automne 2016 seulement. Par conséquent, d’ici là , toute proposition pour une assurance de base doit être considérée comme suspecte.
Chantal Guyon
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