Près de 10% des enfants en Suisse seraient touchés par des troubles «dys»: dyslexie, dyscalculie, dysorthographie, dysphasie, dysgraphie… Si la dyslexie arrive en tête des affections les plus souvent évoquées, elle ne représente qu’une des multiples facettes d’un univers qui perturbe l’apprentissage de nos enfants. Difficulté à lire ou écrire, à apprendre, à comprendre, à relire ou corriger. Souvent, une lenteur, une fatigue ou un découragement transforme la vie de ces élèves, doués d’une intelligence normale, en parcours du combattant.
Soupçonnés parfois d’être simplement distraits ou paresseux – certains n’hésitant pas à parler de «médicalisation de l’échec scolaire»! –, ils luttent alors à la fois contre un handicap et une absence de reconnaissance, conduisant à une perte de confiance en eux.
Depuis 2008, à la suite de la réforme de la péréquation financière et de la répartition des tâches (RPT), la Confédération a confié l’entier des mesures de pédagogie spécialisée et curative aux cantons. Avec pour conséquence une suppression de la logopédie et de la thérapie psychomotrice de la liste des domaines à la charge de l’Assurance invalidité (AI). Le moins que l’on puisse dire, c’est que les cantons ne se montrent pas particulièrement actifs pour prendre le relais. Les témoignages de parents de tous horizons montrent que les ressources aussi bien diagnostiques que thérapeutiques à disposition, tout comme l’accompagnement scolaire, ne sont clairement pas à la hauteur du problème. Les parents sont démunis, les enseignants désemparés, les thérapeutes débordés, et l’AI exige des mois de patience pour traiter puis rembourser les prestations qui lui incombent, quand elles sont acceptées.
On sait pourtant que plus le diagnostic de trouble «dys» est posé tôt, plus l’enfant a de chances de trouver les bons aménagements pour suivre une scolarité dans des conditions optimales. Et plus il pourra développer ses capacités propres pour trouver une confiance indispensable à un cursus serein.
Dans l’article que nous consacrons à ce sujet (lire en page 6), vous trouverez des informations sur les troubles les plus fréquents, leur prise en charge et des pistes sur les mesures à prendre. Parce que, sans impulsion de votre part, le système aura de la peine à se mettre en route.
Pierre-Yves Muller
Rédacteur en chef
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