L’affrontement entre «pro» et «anti» caisse maladie publique n’est pas près de se terminer. Quel que soit le résultat des urnes le 28 septembre, la folle course aux primes 2015 maintiendra l’intensité du débat. Si les assureurs ne participent pas personnellement à la campagne, bien qu’ils la financent, ils reviendront au front dès que les primes 2015 auront été rendues publiques. Leurs démarcheurs reprendront leurs activités pour vendre les mérites d’une caisse plutôt qu’une autre. Et, comme chaque année, leurs argumentations dépasseront vite la seule assurance maladie de base au profit des complémentaires, nerf de la guerre pour les assureurs et leurs revendeurs.
Si l’on schématise, l’assurance obligatoire des soins est un produit d’appel, un appât qui, en quelque sorte, permet d’attirer les très «bons risques», notamment vers des complémentaires.
Si tel n’était pas le cas, pour quelle raison les assureurs engageraient-ils des millions pour financer la campagne en cours? De même, pour quelle raison, le comparateur commercial Comparis aurait-il mis en ligne son calculateur de primes «caisse unique» qui, à coups d’extrapolations tendancieuses, en arrive à affirmer que les hausses seraient inévitables si le «oui» l’emportait? Ces investissements démontrent à eux seuls l’ampleur de l’enjeu.
Dans notre dernière édition, nous avions exposé les arguments des uns et des autres, nous n’y reviendrons donc pas (lire «Caisse publique: les questions qui fâchent», BàS 7-8/2014). Nous terminerons par une simple mais décisive question: est-il vraiment éthique qu’une assurance sociale obligatoire soit un produit commercial comme un autre?
Quelle que soit la réponse collective qui sortira des urnes, et malgré nos préférences en la matière, Bon à Savoir poursuivra sa mission première, celle d’informer les consommateurs en toute objectivité.
Zeynep Ersan Berdoz