«Une augmentation de plus 9,3% alors que le taux moyen d’augmentation des primes de l’assurance maladie de base en Suisse est de 2,2%, et même de 1,7% dans le canton de Vaud, c’est inadmissible!» Si le courroux de ce lecteur vaudois est compréhensible, les explications que la CPT lui donne laissent songeur: «Nous avons été contraints d’augmenter plus fortement nos primes que les années précédentes (…). Notre portefeuille étant petit, des cas lourds ont une influence malheureusement directe sur les primes».
Mais de quels cas lourds s’agit-il? Et pourquoi les plaintes n’émanent-elles que d’assurés vaudois? L’explication de la CPT est d’autant plus surprenante que la caisse n’apparaît pas en tête des assurances les moins chères…
Après enquête, les justifications arrivent, notamment de l’Office vaudois des curatelles et tutelles professionnelles. Cet organisme est chargé de trouver un assureur pour les 1700 cas qu’il gère. Il s’agit d’une particularité vaudoise, puisque, dans la plupart des autres cantons, cette charge incombe aux autorités communales ou intercommunales.
L’office vaudois fait son choix en fonction des pratiques des caisses dont les primes sont inférieures aux subsides accordés. Il donne ensuite la priorité à celles qui appliquent le système du tiers-payant, puis à celles dont le traitement administratif donne satisfaction. «Or, le Groupe Mutuel, qui assurait un grand nombre de cas, nous a demandé, il y a environ deux ans, de répartir équitablement les risques entre plusieurs assureurs, indique Frédéric Vuissoz, chef d’office. Nous sommes entrés en matière et avons notamment retenu la CPT.» Les hausses introduites par cette dernière sont donc, en quelque sorte, «le prix de la reconnaissance», commente ce dernier.
Ainsi, à l’heure actuelle, près de 50% des personnes dépendants de l’Office vaudois des curatelles et tutelles professionnelles sont assurées auprès du Groupe Mutuel et 30% après de la CPT. Et ce petit nombre d’assurés, mais potentiellement à plus grand risque, aurait donc eu un impact plus important sur les primes de la CPT que sur celles de Groupe Mutuel… Yves Seydoux, responsable communication de l'assureur valaisan reconnaît que «certains cantons attribuent systématiquement les assurés sous tutelles ou curatelles aux assureurs dont les primes sont les plus avantageuses. Il peut en résulter des surcoûts importants, qui sont susceptibles d'avoir une influence sur le niveau de la prime.» Puis d'ajouter que «les caisses qui pratiquent le système tiers-garant, notamment pour les médicaments, ne sont pas pris en compte dans ce processus de répartition, ce qui les avantage.»
Une fois encore, Bon à Savoir recommande donc aux assurés dont les primes maladie augmenteront plus fortement l'an prochain de comparer les primes sur le seul comparateur neutre www.priminfo.ch et, le cas échéant, de changer de caisse en veillant, bien sûr, à respecter les délais (lire notre dossier complet)
ZEB