S’il est une entreprise qui se réjouit des départs en vacances, c’est bien La Poste. Que la météo le veuille ou non, l’été 2012 sera particulièrement radieux pour le géant jaune. En effet, le réajustement de ses tarifs au 1er avril dernier touchera directement les vacanciers qui feront retenir leur courrier au bureau postal. Le prix de cette prestation a bondi de 10 fr. à 20 fr. (+100%). Et c’est sans compter les ponctions annexes: 5 fr. par adulte supplémentaire et 2 fr. par semaine au-delà de 14 jours. Bref, Mme et M. Tondu qui partent trois semaines débourseront 27 fr. au minimum pour un service qui valait 10 fr. avant le 1er avril, soit 170% de plus!
Pas de solution miracle
Pour limiter les dégâts, les clients ont intérêt à éviter le sourire de la postière et faire leur demande sur internet. Le service leur coûtera alors 8 fr. au lieu de 20 fr. Mais en ajoutant les suppléments, Mme et M. Tondu paieront néanmoins 15 fr., soit 50% plus cher qu’auparavant.
La fausse bonne idée? Faire vider sa boîte aux lettres par un voisin ou un proche en lui conférant une procuration pour les envois spéciaux (recommandés, etc.). Car si ladite procuration était gratuite par le passé, La Poste a décidé de la facturer 36 fr. la première année, puis 24 fr.
Après un vent de protestations, elle a néanmoins annoncé le 2 juillet qu’elle adoucirait sa position initiale: la facturation n’interviendra qu’à partir du 1er janvier 2013 et une solution gratuite sera proposée pour les procurations ponctuelles des clients privés.
Hélas, ces exemples n’ont rien d’isolés. La hausse des tarifs des changements d’adresse (+ 180% au guichet), des avis de réception (+ 66,7%) ou des recommandés (+ 25%) ont de quoi faire bondir aussi. Le bénéfice colossal (904 millions de francs) que La Poste a engrangé en 2011 ne semble pas lui suffire. L’initiative «En faveur du service public», lancée par Bon à Savoir, entend précisément mettre des garde-fous à cette course au profit qui s’organise au détriment du consommateur. Elle n’attend que votre signature sur proservicepublic.ch
Yves-Noël Grin