En 2014, les recrues suisses commenceront leur engagement de 21 semaines sous les drapeaux les 10 mars, 30 juin et 27 octobre. Pour les apprentis en cours de formation et les bacheliers, la stratégie militaire helvétique est lourde de conséquences. S’ils commencent l’école de recrues le 30 juin, en effet, ils ne la termineront pas avant le 21 novembre.
A cette date, les cours universitaires auront commencé depuis plus de deux mois. Inutile de prendre le train en marche: les cursus, chargés, ne laissent aucune chance à ceux qui ont raté le départ. Quelles activités proposer aux nouveaux soldats, à part récupérer le sommeil perdu et ramasser les feuilles mortes?
Ils pourront bien sûr mettre ce répit à profit, qui pour apprendre l’allemand, qui pour trouver un petit job et décider de son orientation future. Pour les parents toutefois, la facture s’annonce salée, car le soutien aux familles n’est pas réglé sur les heures de la diane.
Pendant les semaines passées sous les drapeaux, les allocations familiales sont certes versées. Elles seront en revanche suspendues sitôt l’école finie, à moins de suivre une formation. Dans le pire des cas, elles reprendront donc à la rentrée suivante, et ce, jusqu’à 25 ans. Or, dans les cantons où l'on passe la maturité à 20 ans, il est hors de question de terminer un master universitaire dans ce délai. Idem pour les titulaires d’une maturité professionnelle, obtenue à 21 ans en moyenne, et qui s’inscrivent ensuite dans une HES. Les étudiants termineront donc leur cursus sans coup de pouce.
En Suisse, la formation supérieure reste le privilège des mieux lotis.
Claire Houriet Rime